Remous socio-politiques: l’Eglise catholique a toujours payé le plus lourd tribut

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REMOUS SOCIO-POLITIQUES: L’ÉGLISE CATHOLIQUE A TOUJOURS PAYÉ LE PLUS LOURD TRIBUT

Les gens se trompent lourdement quand ils jugent qu’une église une vraie, pas une secte- n’a qu’une seule vocation : celle d’amener ses fidèles à la rédemption spirituelle, à une vie meilleure après le trépas, aux côtés du Tout-Puissant dans les cieux. Non, c’est en partie vrai, mais l’église a aussi une mission temporelle, celle de lutter contre l’oppression, de faire en sorte que ses fidèles en particulier et tous les hommes épris de bonne volonté, puissent le temps de leur passage sur terre, vivre dans de bonnes conditions : une scolarité convenable, des soins de santé appropriés, un environnement social et politique sain.

C’est à cela que s’attèle depuis des temps immémoriaux l’Eglise catholique en République démocratique du Congo.

De ce fait, elle est de tous les combats pour lutter contre l’injustice, l’oppression, la discrimination, etc. malheureusement, cela n’est pas toujours perçu d’un bon œil par les pouvoirs successifs au pays de Lumumba.

Sans remonter très loin, évoquons la marche des chrétiens d’il y a deux décennies. Au cours de celle-ci, qui réclamait la poursuite des travaux de la conférence nationale souveraine, de nombreux chrétiens furent tués, certains arrêtés, d’autres furent obligés de fuir le pays ou disparurent tout simplement.
Plus récemment, il y a cinq ans ( le 25 février 2018), une autre marche des chrétiens connut la même répression sous le régime de Kabila Fils.

De nombreux prêtres furent sérieusement molestés au nombre desquels le prêtre Vincent Tshomba (ancien curé de Saint-Joseph/ Matonge, devenu aujourd’hui évêque auxiliaire du diocèse de Kinshasa), Joël Dominique Kaba (récemment responsable du sanctuaire marial du Collège Monsengwo, actuellement aux Etats-Unis pour des raisons d’études).

Espérance Bandombe et Jean Boileu, tous deux prêtres également, furent victimes de gaz lacrymogènes.

Tout cela parce qu’ils réclamaient au nom du peuple congolais en général, des conditions de vie décentes, et surtout l’organisation d’élections libres, transparentes, et aussi militaient pour le respect de la Constitution, concernant les deux mandats du président d’alors.

Aujourd’hui, malgré les menaces, les intimidations, l’Eglise catholique ne désarme pas. Elle est à l’avant-garde de réclamations relatives à une Ceni crédible, à la tenue des élections dans le délai. Cela n’empêche pas pour autant la hiérarchie du clergé catholique par le biais de la Cenco, de mener une lutte de tous les jours pour l’amélioration des conditions sociales des Congolais. Ce qui n’est pas le cas de certaines églises que nous passons sous silence, qui ont toujours été inféodées aux différents pouvoirs en place.

Kalume Ben

Paroisse Notre Dame de Fatima, à Kinshasa Gombé

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