Une ère de restauration au sein de la Police en RDC ?
Après une brève série de plaidoiries au sein de l’auditorat militaire, quatre officiers des services de renseignement de la Police nationale Congolaise, auteurs du meurtre sur Olivier Mpunga ont été condamnés à la prison à perpétuité, et un autre a, lui, écopé de dix ans d’emprisonnement, la nuit du vendredi 24 au samedi 25 décembre 2021.
Olivier Mpunga, un trentagénaire qui a trouvé la mort dans le cachot de services de renseignement de la Police après avoir été appréhendé et torchonné par les éléments desdits services pour vol du véhicule d’un certain Simon Inkamba.
Un verdict à la grande satisfaction de la population kinoise qui ne cesse de déplorer les bavures policières et le mauvais traitement leur infligée par les hommes en uniforme. Justice est faite pour Olivier, disent plusieurs internautes.
D’ailleurs, pour dénoncer les autres bavures policières dont la population est victime que ça soit dans les locaux de la PNC ou en cours route, un rassemblement d’urgence a été organisé, sur place dite « des évolués », jeudi 23 décembre, par les jeunes en mémoire de Olivier Mpunga.
A l’occasion, quelques tableaux peints par les artistes engagés pour ce combat ont été exposés sur place. A travers lesquels on peut voir des images de torture et de mauvais traitement infligés aux personnes lors de leur arrestation dont l’une dédiée à Olivier le montre torse nu et mains fortement liées.
Par conséquent, plus d’un se demande si faut-il encore se fier à la Police pour résoudre un conflit ou un litige. Quand on entre dans des locaux de la Police, on n’est pas certain d’en sortir vivant ou indemne mêmes pour des faits bénins, craignent ces jeunes manifestants.
Approche de masculinité positive : une solution ?
Au regard de différentes plaintes enregistrées chaque jour par la population kinoise ou congolaise en général sur le comportement violent des éléments de la Police, il y a lieu d’intégrer l’approche de masculinité positive parmi les notions des bases à inculquer à ceux-ci.
La masculinité positive étant une approche qui lutte contre les différentes attitudes liées aux violences, que ça soit celles physiques, morales ou sexuelles, se présente comme une solution efficace pour diminuer sensiblement l’ampleur des dérapages observés auprès des hommes en uniforme.
Ce modèle alternatif de la masculinité exemptée des violences aidera considérablement les hommes en uniformes de faire observer l’ordre public ou de procéder à des arrestations tout en respectant les droits reconnus à chaque être humain.
Interrogé au sujet de l’intégration de l’approche de masculinité positive parmi les notions basiques à la Police, Carlin Vese Pinzi, expert en la matière, affirme avoir déjà participé à la formation de près de près de 90 agents en 2019. « Mais, que représente cet échantillon de 90 agents en pourcentages sur l’ensemble des éléments dans la ville de Kinshasa ? », se questionne-t-il.
Voilà une interpellation au patron du ministère de l’Intérieur, Sécurité et décentralisation et Affaires coutumières ainsi qu’aux autorités de la Police nationale congolaise de penser à l’approche de masculinité positive pour limiter les dégâts causés par les agents dits de l’ordre public.
Enock Nseka