La République Démocratique du Congo traverse une période de plus en plus préoccupante concernant les droits humains. C’est ce que l’on peut constater avec la situation difficile que vit actuellement le chanteur gospel Nkwaya Mulongo José-Tison. Tout comme le regretté Tshala Muana, il est également recherché par les forces de sécurité pour avoir chanté une pièce gospel en Kikongo, l’une des langues officielles de la RDC, utilisée dans sa région Ouest.
D’après les témoignages recueillis sur le terrain, la chanson en question ne contient rien de choquant. Au contraire, elle appelle les pasteurs ainsi que d’autres leaders spirituels à ne pas perdre de vue leur vocation, qui est de guider les fidèles vers des pâturages verdoyants pour assurer leur bien-être spirituel.
Il convient de préciser qu’il s’agit d’une interprétation du sens de la chanson controversée. Cependant, selon ce qui a été entendu, les paroles de la chanson disent notamment : « Tata nlongi mu dibundu, nani wena? Keba! siwakala kuaku mama hu! hu! » En français : « Enseignant de l’Église, qui es-tu? Attention, sinon tu deviendras gros, gros! »
Chantée dans un climat politique où les tensions sont exacerbées, cette chanson a rapidement été perçue par les « Forces du progrès », une milice affiliée au parti au pouvoir, comme une critique envers l’apparence du chef de l’État. Par conséquent, l’affaire a été transmise à la « police politique » qui a immédiatement commencé la chasse au chanteur.
Il est important de rappeler que pour des raisons similaires, la musicienne Tshala Muana avait été arrêtée et détenue pendant trois jours par l’Agence Nationale de Renseignement. Bien que sa renommée ait permis sa libération, il n’en sera pas de même pour le pauvre Nkwaya Mulongo José-Tison, qui n’est pas aussi connue.
Les organisations de défense des droits humains sont appelées à intervenir pour garantir la sécurité du chanteur et s’assurer que ses droits soient pleinement respectés.
V.T