A Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, les travailleurs congolais subissent une torture morale et financière dans les magasins des expatriés. Ils travaillent souvent au-delà des heures prévues par la législation du travail, soit plus de 8h du temps, mais pour ne percevoir que des salaires modiques. D’ailleurs, on n’ignore s’il faut l’appeler prime de motivation ou salaire ?
Plusieurs fois, les travailleurs congolais de ce secteur ont dénoncé ces maltraitances salariales, mais aucune solution n’a été trouvée jusque-là. Ces expatriés recrutent des travailleurs en toute violation de la législation du travail en vigueur. Il n’y a aucun contrat de travail avec eux. « Avec les expatriés libanais, indiens, pakistanais ou chinois détenteurs des magasins, on travaille sans contrat de travail. Rien ne vous garantit. On peur te chasser du jour au lendemain selon l’humeur du boss (patron) » , nous a confié une ancienne travailleuse de ce secteur.
Parfois les travailleurs accusent aussi le retard dans le paiement, en plus des maigres « salaires » qu’ils perçoivent (entre 50 et 150Usd, parfois à un taux de change très bas). « On y travaille jusque parce qu’il n’y a pas assez d’emplois au pays » , a poursuivi cette ancienne caissière dans un magasin de vente des produits alimentaires.
Cette semaine, plusieurs travailleurs des magasins des expatriés, à Kinshasa, sont en grèves. Ils revendiquent les mêmes choses: amélioration de leurs conditions de travail et salariales.
Pendant ce temps, le gouvernement provincial par l’entremise du ministre provincial du Plan, budget, emploi et tourisme, Jésus-Noël Sheke a annoncé, depuis hier mardi 10 septembre, une descente sur terrain pour savoir plus sur cette situation. « » Une délégation du gouvernement provincial descendra dès ce mercredi, pour s’enquérir de la situation, notamment des conditions de travail des kinois et kinoises, y compris les contrats de travail dans ce secteur d’activités « , a-t-il annoncé.
Joseph E. NSEKA