C’est à n’y pas croire. Comment des tonnes de farine de maïs impropres à la consommation en provenance de la Zambie ont-ils pu être déverses sur le marché congolais, d’abord dans la province du Haut-Katanga et ensuite dans celle du Grand Kasaï ? Alors que les services de l’OCC (Office congolais de contrôle) sont présents à la frontière de Kasumbalesa, par laquelle transite toutes les marchandises en provenance des voisins de l’Afrique australe, dont principalement la Zambie.
Le mal est à demi fait, car le ministère du Commerce extérieur a pu alerter le consommateur congolais de la toxicité de ce maïs, contenant de l’aflatoxine, un produit nocif pour la santé tant humaine qu’animale. Sans hésiter, le ministre Julien Paluku a lancé l’alarme, appelant les Congolais dont la farine de maïs constitue un des aliments de base, à supprimer de leur consommation, cette denrée en provenance de la Zambie et qui a échappé à l’Oeil crevé du Congo (OCC) comme se plaît à l’appeler non sans raison le confrère satirique Le Grognon. Une appellation justifiée dans ce cadre.
A Kasumbalesa, existent non seulement une antenne de l’OCC et celle de l’Hygiène aux frontières qui auraient dû faire le travail en amont en interdisant l’entrée au pays de cette denrée de la mort. Malheureusement, rien n’a été fait dans ce sens. C’est un secret de polichinelle que de dire que les agents de ces deux structures sont non seulement corrompus, mais n’effectuent pas les contrôles requis pour conformité de consommation. Qui plus est, ils sont capables d’accepter que des produits classés nocifs à la consommation changent tout simplement d’étiquettes pour assouvir leur soif d’enrichissement et soient déversés sur les marchés.
Ci-dessous, la liste de différentes marques de la farine impropre à la consommation :
– Africa milling
– Roller meal and breakfast
– Farm feed super doc meal
– Continental milling
– Girad milling
– Shabco milling
– Busu milling
– Star milling
On l’aura constaté, toutes ces marques portent des noms en anglais. Ce qui indubitablement indique qu’elles proviennent d’un pays anglophone et voisin de la RDC, dans sa partie sud : la Zambie.
Dans son communiqué de presse, le ministère du Commerce extérieur insiste sur l’interdiction d’entrée sur le territoire congolais de cette farine de « la mort », sur sa consommation, sa commercialisation et sa distribution. Malheur aux contrevenants. Il seront passibles des sanctions exemplaires, allant de la saisie à la destruction, à leurs frais, de cette farine nocive. Dommage que le communiqué n’ait pas en outre, menacé ces contrevenants de lourdes peines de prison. Le seul langage que les Congolais connaissent et craignent.
Kalume Ben Atar