Une perte immense pour la RDC et le monde
Considéré comme le plus grand musée privé en République démocratique du Congo, le Musée de Gungu a été ravagé par un feu à l’origine inconnue dans la nuit de jeudi 04 au vendredi 05 novembre dernier, dans le territoire portant le même nom au Kwilu.
Abritant plus de 25 000 pièces dont 85% placées dans le rayon d’art ancien, le bâtiment de 20 mètres sur 9, dont la réfection était financée par la Belgique et avec l’appui de Pays-Bas, s’est vu être réduit en cendres. C’est la perte d’un patrimoine revêtant une dimension mondiale valant plus de 20 millions USD.
Aristote Kibala, fondateur et directeur du Musée de Gungu, souligne la grandeur de cette perte et persiste sur un incident criminel prémédité : « Des explosifs sont à l’origine de cet incendie. J’attends toujours l’assistance de la Police de Gungu… J’ai défendu l’Afrique centrale dans certaines rencontres internationales pour défendre ses œuvres. C’est un patrimoine mondial ».
Et de poursuivre avec un message S.O.S lancé à l’endroit du président de la République, des chancelleries internationales et des partenaires de promotion culturelle: « Hormis les pièces d’une grande valeur. J’ai tout perdu comme archives. J’ai perdu aussi plus de 17 000 USD en liquide dans mon bureau. Quelques pièces en métal peuvent être retrouvées. Il y a environ 2000 pièces à reconstituer (…). Ce musée est parti. Je demande une intervention du président de la République, mais aussi des chancelleries internationales et des partenaires comme l’UNESCO. Il faut sauver ce qui peut encore être sauvé ».
C’est aussi et surtout une interpellation pour l’ensemble de la population congolaise sur la protection des patrimoines culturels, qui aident à comprendre et à pérenniser l’histoire du pays : ses peuples, tribus et valeurs.
A noter qu’on trouvait dans le Musée de Gungu plusieurs variétés du célèbre masque de la tribu Pende, immortalisées à travers certains billets de banque et vendues dans plusieurs galeries du monde. Quelques-uns de ces objets remontent de plus de cent ans.
On espère que des enquêtes diligentées par les éléments de la Police nationale congolaise aboutiront à l’établissement de la véritable origine de ce drame ayant fait tomber un des géants patrimoines culturel en RDC.
Enock Nseka