France : La caution pour les étudiants internationaux n’est pas la bienvenue dans le milieu universitaire

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La discrimination, la stigmatisation et la sélectivité, sont des qualificatifs attribués par de nombreuses universités et associations des représentantions des étudiants françaises à la décision relative au paiement de la caution par les étudiants étrangers, une disposition contenue dans le projet de loi sur l’immigration voté par le Parlement français le 19 décembre dernier. « Une victoire idéologique », s’était pourtant félicitée Marine LePen, présidente du parti Rassemblement National (RN) et défenseuse de ladite loi.

Si, des nombreux points repris dans cette loi font l’objet des critiques, celui sur la caution n’en est pas du tout epargné. En effet, pour de nombreuses associations des étudiants françaises et la communauté universitaire, l’excellence de la recherche française ne peut se faire sans l’apport des étudiants internationaux qui constituent, peut-on lire dans un communiqué, 40% de doctorants en France.

La communauté universitaire française soutient que les mesures relatives à l’enseignement supérieur et en particulier, vis-à-vis des étudiants internationaux portent atteinte à l’esprit de « partage de la tradition d’accueil et d’universalité de l’accès au savoir ». Cette communauté universitaire constituée de France Universités, la CDEFI et les organisations représentatives des étudiants décident de continuer à faire de l’Université française « un lieu de transmission des savoirs, de valorisation de tous les talents et d’émancipation pour toutes et tous, face à l’obscurantisme ».

Pour la même cause, le département de Sciences du Langage, de L’homme et de la Société de l’Université de Franche Comté (UFR SLHS) vient de hausser le ton. « La loi sur l’immigration adoptée mardi 19 décembre au Sénat et à l’Assemblée nationale s’attaque aux fondements de notre démocratie », réagit le département de cette université, basée dans la ville de Besançon. Membre de la communauté universitaire, l’UFR SLHS pense que cette loi, soutenue par l’extrême droite, remet en cause le modèle social qui fonde les possibilités du vivre-ensemble.

Cet établissement supérieur craint une restriction d’accueil des étudiants internationaux ainsi que la dégradation de leurs conditions de vie. « Dans ce contexte, il est de notre devoir de réaffirmer que l’accès à l’université et une vie digne pendant les études ne doit aucunement être entravée par des coûts supplémentaires liés à une majoration des droits d’inscriptions, une caution de retour ou une inégalité d’accès aux aides sociales, de telles mesures contribuant à sélectionner les étudiantes et étudiants sur des critères de richesse ou d’une supposée excellence. », défend cette université, qui accueille de nombreux étudiants internationaux chaque année.

Soulignons que la loi sur l’immigration n’est pas bien accueillie en milieu estudiantin français. « C’est un peu la position de toutes les universités en France », renseigne un étudiant congolais en France. Par ailleurs, la France reçoit chaque année des centaines de milliers d’étudiants internationaux avec une bonne proportion pour l’Afrique. En 2021, près de 400 mille étudiants étrangers dont 100 000 africains étaient recensés par Campus France.

Avec l’établissement de la paie de caution, il faut s’attendre à une baisse sensible des étudiants étrangers en France. Cette idée fait redouter la chute des chercheurs étrangers qui apportent une part aussi remarquable dans la sphère scientifique française. Notons que la loi sur l’immigration prévoit, de surcroît, le rétablissement du délit de séjour irrégulier et conditionne l’obtention des prestations sociales sur un délai de cinq ans. Elle s’attaque aussi au droit du sol dont l’acquisition n’est plus automatique. La France qui se veut pourtant ouverte à la diversité culturelle, se renferme sur soi avec cette nouvelle loi.
Joseno Nseka

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