Dans la méditation sans doute, mais aussi les ventres creux
Le père Noël n’est pas pour les petits enfants congolais des quartiers défavorisés de la capitale. Qui ne sauront pas voir sa blanche barbe fournie, si ce n’est dans les vitrines de quelques magasins fréquentés par les rejetons des hauts d’en haut. Autrement dit, les moutards des ministres, sénateurs, députés ou hommes d’affaires florissants.
Quant aux adultes, de deux sexes, ils se contenteront comme chaque année maintenant depuis plus d’une décennie, de se bourrer la gueule, à défaut des produits liquides de la Bralima ou de Bracongo, des liqueurs frelatées, mais hautement enivrants fabriqués par les Indo-pakistanais et vendues en sachets à tous les coins de rue. Et même, authenticité oblige, ils vont recourir aux bons vieux alcools indigènes : l’agene ou le lotoko.
Peut-être que seuls les chrétiens de toutes les confessions, pourront au moins fêter la nativité. Et pour cause : la solidarité qui règne dans ce milieu sera sans doute au rendez-vous.
Pour autant, le père Noël, ne retrouvera sur son chemin, s’il daigne venir dans son chariot tiré par les rennes, il trouvera sur son chemin des gosses
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L’éminent passage en Rdc de Père Noël ne sera pas de tout repos pour le vieux généré. Il retrouvera sûrement sur son chemin des enfants malheureux, maigrichons qui, à la place des jouets et autres gadgets, lui quémanderont plutôt des « mpiodi » ou des petites portions de dindons. Devant ce spectacle pénible et insoutenable, le vieux nordique barbu (il parait qu’il commence son long voyage par le grand nord-européen), risque de perdre de sa superbe et de jurer de plus mettre son chariot sur le sol congolais.
S’il a du courage, peut-être s’enquerra-t-il auprès des autorités congolaises, notamment après le discours à la Nation de Fatshi du 13 décembre (douze jours avant Noël et 18 avant Bonana), quelles sont leurs préoccupations réelles sur l’avenir de cette enfance et jeunesse congolaises délaissées. Car, des discours pour promettre un avenir meilleur, c’est bien beau. Mais ce sont les réalisations de ces discours qui sont plutôt attendues.
Et qu’ainsi, en 2022 et 2023, cette classe sociale défavorisée pourra peut-être aussi fêter Noël et Bonana. Et ne plus saliver devant les étalages bien garnis du Marché central, de Mariano, de Liberté, de Gambela, les fastes pompeux de Kin Marché, Shoprite, etc. Il faut qu’on assure, leurs Excellences, une bonne politique du ventre à cette jeunesse abandonnée à elle-même. Et également de certaines exigences sans lesquelles vivre en RDC, c’est mourir chaque jour. Ces exigences portent sur l’accès à la santé, à la scolarité, à un habitat décent. Kalume Ben Atar