Infections néonatales : Causes, diagnostic et prévention

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Après la naissance, Les nouveau-nés à terme ou prématurés sont susceptibles d’attraper une infection. Souvent d’origine maternelle ou environnementale, les infections néonatales qui surviennent généralement dans les premiers 28 jours  de naissance s’avèrent très dangereuses lorsque toutes les conditions ne sont pas réunies pour une prise en charge correcte.Par conséquent, les infections néonatales occupent une place de choix sur l’alourdissement de la mortalité infantile.

En 2019, selon les statistiques publiés par l’UNICEF dans un rapport sur la mortalité néonataleen RDC, un nouveau-né sur 35 meurt avant l’âge d’un mois ou 96.000 nouveau-nés par an ; À l’échelle mondiale, la RDC est comptée parmi les quatre pays ayant un plus grand nombre de décès néonatals.

Quels sont facteurs qui favorisent la survenance d’une infection néonatale ? Quel diagnostic posé ? Et comment prévenir une infection néonatale ? Toutes ces questions ont été élucidées par le Docteur Roland Longenge, médecin chef de département de pédiatrie à l’hôpital général de référence de Kinshasa ex Mama Yemo.

Les causes ou facteurs favorisant une infection néonatale

« La survenance d’une infection néonatale résulte d’un concours de plusieurs facteurs. Pour comprendre les facteurs ou les causes d’une infection néonatale, il sied de noter cette classification simpliste à savoir :

Une infection néonatale materno-transmise et une infection néonatale tardive. Pour la première catégorie, elle se déclare dans les trois premiers jours qui suivent l’accouchement et dans ces conditions, la plupart des germes qu’on isole sont d’origine maternelles. Pour le deuxième groupe, les germes ne sont plus maternelles, mais surviennent par rapport à la manipulation du bébé ou quand l’hygiène n’est pas observée.

À travers cette classification, nous pouvons isoler quelques facteurs qui plaident en faveur d’une infection néonatale soit chez la mère ou chez le nouveau-né lui-même » a souligné le Dr Longenge.

Ces facteurs sont donc les suivants :

  • Chez la mère, nous recherchons si dans les deux dernières semaines de la grossesse , celle-ci aurait présenté une infection urinaire qui n’a pas été correctementsoignée. Et donc si nous retrouvons cette infection  dans les deux dernières semaines de la grossesse ou celles qui précèdent l’accouchement, il s’agitd’un facteur qui peut donner lieu à une infection.
  • Le deuxième facteur c’est la notion de la rupture prématurée des membranes qui date de plus de 12h. À ce stade, lorsqu’il y a ruptures des membranes, les germes qui se trouvent dans la cavité d’organe génital maternel peuvent monter par contiguïtéet coloniser les membranes pour enfin atteindre lefœtus.
  • La notion de fièvre maternel pendant le travail d’accouchement.
  • Chez le nouveau-né, il y a le non respect des règles d’asepsie pendant la réanimation. Ce facteur survient lorsqueles conditions de l’accouchement n’étant pas bonnes dans le sens où l’enfant aurait bénéficié d’une réanimation, l’utilisation des matériels non stérilisés ou souillés des bactéries peut contaminer l’enfant et donner lieu à une infection néonatale dite infection nosocomiale.
  • L’infection néonatale peut également subvenir à partir de la manipulation de l’enfant à la maison par des personnes qui n’observent pas les règles d’hygiène.

Diagnostic et traitement des infections néonatales

Le diagnostic doit être précoce afin de débuter rapidement un traitement efficace. Cette étape repose essentiellementsur l’interrogatoire de la mère, sur l’examen du nouveau-né et sur certains examens de laboratoire.

Pour le pédiatre, la première étape consiste à poser des questions à la maman afin de retracer les conditions d’accouchement.Il s’agit de savoir s’il y a eu notion  de rupture prématurée de membranes, les infections uro-génitales ou urinaire chez la mère dans les deux semaines qui précèdent l’accouchement ou s’il y avait la notion de fièvre pendant le travail de l’accouchement avec une goutte épaisse négative.

Et d’ajouter, nous allons objectiver quelques signes chez le nouveau-né qui plaident en faveur d’une infection bien qu’ils ne sont pas toujours très spécifiques pour l’ infection néonatale parce qu’il y a d’autres pathologies qui peuvent encore se manifester par ces signes ; parmi lesquels nous citons la notion de fièvre , l’ictère, le coma, les convulsions, un ballonnement abdominal, rajoute-t-il.

« Lorsque nous avons un faisceau d’arguments composé des éléments de l’interrogatoire et de l’examen physique, en ce moment nous passons aux examens de laboratoire pour confirmer cette infection. Et à ce stade, nous demandons des examens d’orientation en cherchant certains marqueurs biologiques qui peuvent plaider en faveur d’une infection néonatale. Notamment on demande l’hémogramme, le taux d’hémoglobine, globules blancs et rouges, les plaquettes, on demande certaines protéines inflammatoires comme CRP, procalcitonine, et pour confirmer qu’il s’agit d’une infection néonatale à tel germe où à tel bactérie, alors en ce moment nous faisons la culture du sang, soit du LCR s’agissant d’une méningite ou bien d’autres sécrétions biologiques qu’on peut avoir. En ce moment on l’amène au laboratoire et on identifie le germe en question. C’est de cette manière qu’on arrive à poser le diagnostic d’une infection néonatale » a explicité le Dr Longege.

Quelques critères de gravité

En ce qui concerne les critères de gravité ou des signes d’alerte, le pédiatreen considérants les nouveau-néscomme les enfants qui sont très fragiles  invite donc les parents à être très regardant pour qu’aucune situation ne passe inaperçue de sorte qu’elle n’aboutisse à des situations difficiles

 Alors comme signes d’alerte, il énumère : la fièvre ou bien l’enfant pleure sans cesse, le refus d’allaitement parce qu’en principe à cet âge, le régime alimentaire est essentiellement basé sur le lait maternel, la dyspnée, la cyanose(la coloration bleutée des tegmens)…

Prévention des infections néonatales

Le traitement préventif est primordial et ceci passe par des moyens simples dont il faut observer. Au terme de cet échange, le pédiatre recommande ce qui suit :

Pendant la période de la grossesse, il est recommandé que la gestante puisse suivre les consultations prénatales de sorte que pendant toute cette période s’il y a une situation qui peut exposer l’enfant à faire une infectionnéonatale que la future mère soitsoignée. En  exemple, si la maman a une infection uro-génitale, il faut qu’elle soit prise en charge correctement avant l’accouchement pour donner la chance à l’enfant que pendant la naissance il n’attrape pas une infection néonatale.

Autre précaution à prendre est que pendant l’accouchement, il faudrait que celui-ci se déroule dans les conditions d’hygiène maximales.

Quand l’enfant est déjà né et qu’il est à la maison avec ses parents nous recommandons seulement à ce que la maman puisse nourrir son nouveau né exclusivement du lait maternel parce ce que celui-ci présente des vertusqui protègent l’enfant contre une infection, mais également le respect des mesures d’hygiène par l’entourage, des personnes qui portent l’enfant, qui le manipulent. Avec ces mesures, on peut éviter les infections néonatales.

Nous mettons également un accent particulier sur les nouveaux nés prématurés. Ils naissent souvent avant la 37eet que tous les systèmes ne sont pas encore arrivés en maturation et parmi ce système, il y a le système immunitaire. C’est ce qui fait que lesnouveau-nésprématurés soientsusceptiblesaux infections plus que les nouveau-nésà terme. Ainsi donc, il est recommandé d’éviter toute situation qui peut entraîner une prématurité parce que celle-ci est favorable au développementd’une infection néonatale.

Plusieurs mythes sont formés autour de la situation des infections néonatales. À ce propos, le Dr Roland Longenge exhorte les mères et les futures mères à l’observance des gestes simples et des soins essentiels pour éviter toute situation pathétique.

Pour conclure,les infections néonatales ne sont pas d’origine génétiques parce qu’elles sont provoquées par des microbes et parmi lesquelles il y a des bactéries, des virus, des parasites et des mycoses. Pour ce qui est des infections néonatales, l’accent est porté plus particulièrement  aux infections causées par les bactéries. Elles ne sont pas d’origine génétique mais toutefois, la génétique peut conditionner la sévérité ou pas d’une infection néonatale, a-t-il dit.

Margarita-Rosa Ngoy

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