Comme il est de coutume, le président de la République, Felix-Antoine Tshisekedi a accordée la grâce présidentielle à quelques prisonniers condamnés par décision judiciaire irrévocable à la date du 31 décembre 2024. Cette mesure concerne les prisonniers condamnés à moins de 5 ans de servitude pénale ou travaux forcés ainsi qu’une commutation de peine de mort en celle de servitude pénale à perpétuité.
Ainsi, Jean Marc Kabund, ancien 1er Vice-président de l’Assemblée nationale, dont la condamnation à 7 ans de servitude pénale a été réduite finalement à 2 ans, se trouve en pole position pour figurer parmi les bénéficiaires de cette grâce présidentielle. Après plus de deux ans de son séjour à Makala, le président du parti à l’opposition -Alliance pour le Changement (A.Ch)- est pressenti libre.
Mais, bien avant la confirmation de sa libération, des spéculations fusent dans tous les sens quant à une éventuelle reconversion politique de Jean Marc Kabund qui a rejoint l’opposition en 2022, après sa destitution au poste du secrétaire général de l’UDPS en février de la même année, suivie de sa démission au poste du 1er Vice-président de la chambre basse du Parlement sous le règne de Mboso Nkodia.
Certains observateurs voient l’ancien proche collaborateur du président Tshisekedi faire son come-back dans la grande famille politique Union sacrée pour la nation, au sein de laquelle il a joué un rôle prépondérant pour renverser la majorité parlementaire acquise au Front commun pour le Congo (FCC), plateforme du président honoraire Joseph Kabila Kabange.
UN CHANGEMENT BRUSQUE
Après avoir mené une lutte de taille pour le basculement de la majorité parlementaire en faveur du président Tshisekedi, Jean Marc Kabund n’aura tenu que jusqu’en début 2022 dans le camp au pouvoir, avant de commencer à prendre des positions contraires à l’Assemblée nationale . Tout de suite, il sera accusé par ses pairs de plusieurs griefs notamment corruption, arrogance, extorsion ainsi que de la violence verbale et physique.
Aussitôt, Kabund se retrouve vomi par ses camarades du parti qui l’ont poussé à la porte de sortie. A son tour, le surnommé « Maître nageur » a décidé de quitter son fauteuil de premier vice-président à l’Assemblée nationale pour fonder son parti Alliance pour le Changement et va vite devenir l’une des figures importantes de l’opposition congolaise. Ce n’est qu’une partie du feuilleton puisque Jean Marc Kabund devra affronter la justice en août 2022, ensuite sa femme sera également impliquée dans un procès judiciaire.
UN RETOUR QUASI-IMPOSSIBLE À L’USN
Après ces deux années en prison, l’on se demande si réellement Jean Marc Kabund est-il encore prêt à réconcilier avec son passé, lui qui a quitté le camp du pouvoir à queue de poisson. Dernièrement, l’homme a procédé à des nouvelles nominations au sein du cabinet de son parti politique A.Ch comme s’il a pressenti sa libération.
Si Jean Marc Kabund retrouve son premier amour -camp Tshisekedi- il devra aussi accepter de soutenir l’idée du changement constitutionnel adoptée par le président Tshisekedi qui se dit décidé de léguer au peuple congolais une Constitution totalement a son avantage. Ce n’est qu’une hypothèse, mais une option qui semble quasi-impossible au vu du passé récent.
Enock NSEKA