Dans deux mois et quatre jours exactement, les Congolais en âge de voter le président de la République, leurs représentants dans les assemblées nationale et provinciales, et leurs autres dans les entités décentralises et territoriales déconcentrées, se
rendront dans les différents bureaux de vote de la Ceni. Pour la présidentielle, sur les vingt-quatre en lice, Félix –Antoine Tshisekedi Tshilombo, l’actuel président, caracole en tête.
En effet, plusieurs sondages réalisés par différents instituts sont unanimes pour projeter sa victoire. Le Journal le Grand Œil qui a sondé le 11 septembre 2023 un échantillon de 15.100 électeurs inscrits le crédite de 74% des intentions de vote, soit un écart de 64% avec son principal rival, Moïse Katumbi, qui n’obtiendrait que 10%.
Quant à Martin Fayulu, il arriverait en troisième position avec 8,3%, suivi de loin par Augustin Matata Ponyo (0,8%), Delly Sesanga (0,3%) et Constant Mutamba (0,1%).
Ce sondage rencontre la tendance observée par d’autres enquêtes, comme celles du Bureau d’études, de recherche et de consulting international (Berci), avec le Groupe d’études sur le Congo (GEC) et Ebuteli qui en décembre 2021, donnait à Félix Tshisekedi 29% de bonnes opinions contre moins de 30% pour l’ensemble des autres candidats.
Pourquoi cette montée en puissance du fils du Sphinx de Limete ? Des analystes des questions politiques en RDC répondent : Tshisekedi a su capitaliser son bilan à la tête du pays en opérant des réformes sociales et économiques estimées par les Congolais. Au nombre de celles-ci, on peut citer la gratuité de l’enseignement primaire et secondaire, celle de la maternité, le programme de développement local dans les 145 territoires, les succès des IXèmes Jeux de la Francophonie organisés à Kinshasa en août 2023 ou encore la lutte contre la corruption, les détournements et le coulage des recettes publiques menée par l’Inspecteur général des finances Jules Alingete.
Félix Tshisekedi a également le soutien de son regroupement politique, l’Union sacrée de la Nation, coalition politique regroupant des partis, des personnalités influentes de toutes les régions du pays, ainsi que des associations qui ne jurent que par son nom.
De plus, il s’est débarrassé de l’empire de son prédécesseur Joseph Kabila, dont le regroupement, a éclaté, perdant non seulement sa majorité au Parlement et dans les institutions, sans compter beaucoup de ses membres ayant traversé la rue.
Si on lui reproche la gestion sécuritaire dans l’Est du pays, cette situation ne peut pas entièrement lui être collée au dos, étant donné qu’elle perdure avant son avènement. La dépréciation du franc congolais au détriment du dollar américain, est-il à mettre à son compte comme le prétendent certains, ignorant les réalités économico-financières. Au contraire, ils ne prennent pas en compte l’épidémie de Covid-19, ni encore moins la guerre russo-ukrainienne qui a asphyxié même les économies les plus solides du monde.
Quoi qu’il en soit, Tshisekedi a bonne côte dans le cœur des Congolais qui apprécient tous ses efforts pour les sortir de la misère. Et c’est pour cette raison et d’autres évoquées que Félix Tshisekedi va rempiler pour un second mandat de cinq ans.
Micha Kisalasala
