Après la publication par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), vendredi 5 janvier, de la liste de quatre-vingt deux candidats invalidés aux élections législatives, provinciales et communales, des réactions fusent de partout. Parmi les candidats frappés par cette décision, on retrouve des députés et sénateurs sortants, des gouverneurs, des ministres et mandataires publics.
Gentiny Ngobila, Didier Mazenga, Antoinette Kipulu, Nana Manuanina, Nsingi Pululu, Kin-Kiey Mulumba, Charles Mbuta Muntu, Evariste Boshab, Willy Bakonga, Tshomba Collette, Sam Bokolombe, toute une litanie de personnalités publiques reconnues coupables de vices suivants (si pas tous, mais à quelques uns de ces vices): fraude électorale, vandalisme de matériel électoral, détention illégale des dispositifs électroniques de vote, intimidation des électeurs, corruption, incitation à la violence et bourrage d’urne.
Voilà ce à quoi a ressemblé un peu les scrutins combinés du 20 décembre dernier. « Un simulacre d’élections« , décrient en unanimité les opposants politiques. Plus grave, des personnalités publiques occupant de hautes fonctions de la République sont impliquées dans ce sale besogne électorale, selon ce que dévoile la Ceni dans sa récente décision du 5 janvier.
Démission des officiels
Pour ces cas d’invalidés, plusieurs Congolais ne demandent qu’une chose: la démission des hauts dignitaires cités comme auteurs de la perturbation électorale. « Tous les officiels (gouverneurs des provinces, ministres, députés nationaux et provinciaux, sénateurs…) sur cette liste macabre doivent immédiatement démissionner de leurs fonctions », tranche Noël Tshiani, candidat à la présidentielle.
Tout est à refaire (opposition)
Cette décision de la Ceni annulant les suffrages des candidats fraudeurs aux élections législatives, provinciales et communales, semble donner des béquilles à l’opposition qui continue de contester la réelection de Félix Tshisekedi. Pour les opposants, il est injuste de punir seuls les candidats députés et laisser le vainqueur du scrutin présidentiel.
C’est ce que pense le secrétaire général du parti Ecidé, Devos Kitoko: « Tout est à refaire : Il est politiquement malhonnête voire discriminatoire d’annuler les suffrages des seuls candidats députés en validant l’élection à la rwandaise de Mr.Tshilombo bénéficiaire n°1 de leur bourrage des urnes, détention illégale des DEV et délinquance électorale« . Une pensée commune avec le candidat président et allié de Katumbi, Seth Kikuni qui nargue sur son compte X: « Sacrifier 80 petits voleurs de 600 pour sauver le voleur notoire de 13 millions est une distraction« .
L’A/A-Unc se désolidarise des siens
Le regroupement A/A-UNC, cher à Vital Kamerhe a annoncé, par l’entremise de son secrétaire général Billy Kambale, sa désolidarisation avec les candidats impliqués dans la fraude électorale du 20 décembre dernier. Ce regroupement se veut un défenseur des valeurs.
« Les regroupements A/A-UNC et Vital Kamerhe se désolidarisent de tous les candidats qui se sont illustrés dans la fraude et demande à la CENI d’aller plus loin dans la démarche pour décourager ces anti-valeurs« , a écrit Billy Kambale, secrétaire général de l’UNC.
Il s’agit des candidats: Jeannot Mukadi, Martin Makita, Gaby Mabengi, tous trois cités dans la fraude électorale.
Joseph E. NSEKA
