Gilbert Youlou Mabiala, La gloire d’un Prince !

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Ce grand chanteur, auteur-compositeur et guitariste, est né à Brazzaville, le 06 mars 1947, la capitale de son pays d’origine. Youlou Mabiala a fait ses armes dans le groupe vocal « Les Mains Blanches », avant d’intégrer « Les Griots », un autre groupe vocal de Brazzaville. En 1963, encore tout jeune, il est recruté dans le prestigieux OK Jazz de Luambo Franco à Léopoldville (actuelle Kinshasa),au même moment que son compatriote Celi Bitsou. Dans cet orchestre, il perfectionne son art grâce à la sollicitude des anciens, dont Simaro Masiya et Vicky Longomba. Sa voix et son talent deviennent un des atouts majeurs de ce groupe. Dès le début de sa carrière, le public remarque que Youlou Mabiala est une machine à tube. Il enregistre plusieurs chansons dans son répertoire dont nous citerons sans tenir compte de chronologie : « Obimi Mbwe », « Babotoli nga yo », « Mpungu ya Bolingo », « Nakoluka yo ba nzela nioso », « Dodo tuna motema », « Nakopesa yo motema », « Billy ya ba fiancées », dont la plupart sont des chansons à succès. En 1972, il fait partie des musiciens qui quittent l’OK Jazz afin de constituer l’orchestre Lovy du Zaïre, sous la direction de Vicky Longomba. Le périple fait long feu, mais en 1974, il monte l’orchestre Somo Somo avec Jean Kwamy Munsi, Diatho Lukoki, Djuke, Master muana ya Congo et Nona Simon. En 1976, retour au bercail. Redevenu muana ya OK, il compose alors son plus grand succès durant sa période bénéfique, des chansons remarquables comme : « Bisalela », « Radio Trottoir », « Fariya ». En mai 1977, Youlou Mabiala et Michel Boyibanda quittent OK Jazz. Avec Loko Masengo « Djeskain » de Sosoliso, Ils montent à Brazzaville l’orchestre « Les Trois Frères », le hit de Youlou, Koumbe Koumbe constitue l’acte fondateur du nouvel ensemble. Le succès est tout de suite au rendez-vous, en quelques mois Les Trois Frères s’imposent comme le groupe musical numéro 1 du Congo Brazzaville. L’année 1976 est fructueuse pour Youlou, ce fut une occasion de plus pour larguer un nouveau tube : « Saley ». En dépit de la réussite artistique, les divergences apparaissent rapidement dans cet orchestre à succès. En 1980, Youlou incompris, dépose ses armes et abandonne ses compatriotes et crée le Kamikaze Loningisa. La composition initiale du groupe est la suivante : Serge Lemvo, Pindou, Miguel, Bola Bolith et Sélé au chant, Silas à la batterie, Augustin et Zinga à la section cuivres, Nona Simon au Tumba, Kiala Don joli à l’acccompagnement, Loubamba Djaffar à la guitare basse et Souza Vangu à la guitare solo. L’équipe se renouvelle au fil de temps et l’orchestre devient solide. Au cours de cette période, il s’initie à la guitare et élargit sa palette. Les années 80 furent fructueuses pour sa carrière, les hits se succèdent : « N’sona », « Lili », « Mbata », « Muana Bitendi », « Etabe Mofude », « Maka », « Judoka », « Mamou », « Carte Postale », « Le Corps Refuse », « 1×2=mabe », « Loufoulakari », en référence aux chutes de la Loufoulakari ; « Mon Avocat a voyagé »… Cette usine à chanson s’essouffla vers la fin des années 80. Cette répercussion pousse l’orchestre à sortir des albums que deux à trois fois par an. Au début des années 90, la sortie de l’album Dona Beja bénéficie de la collaboration de Josky Kiambukuta qui le réconcilie avec son public. Sa carrière connaît un nouveau départ, après l’éclatement en 1994 de l’OK Jazz. Sollicité par la famille du défunt, il relance le groupe mythique en le fusionnant avec son propre groupe Kamikaze. Parmi les albums enregistrés, un attire notre attention : « Oleli Oleli » sorti en 1996. Cet album est un incontestable succès. Ok Jazz nouvelle formule s’installe comme une des valeurs sûres entre « deux » rives du Congo. Pari gagné ! Youlou adulé Jusqu’au 15 Août 2004, où sa vie a basculé, au cours d’un spectacle donné à Pointe Noire, en l’honneur du président de la république pour la fête de l’indépendance, Youlou s’effondre sur scène, victime d’un accident vasculaire cérébral. Après une hospitalisation de plusieurs mois au CHU de Brazzaville, il se rendra en France pour la suite de son traitement. Depuis, il s’est installé dans la banlieue parisienne et n’a pas renoué avec ses activités musicales. Mauvais sort ou pas, Youlou Mabiala miraculeux, il survit malgré les pronostics de ses ennemis. Ses mélomanes sont fiers de son parcours et le place parmi les grands musiciens et chanteurs confondus du Congo Brazzaville. Ses qualités vocales, ses compositions et son ingéniosité, font de lui, l’un des meilleurs représentants de l’école OK Jazz, en dehors de Franco Luambo et de Simaro Masiya. Le nom de Youlou Mabiala est une mélodie qui restera à jamais gravé dans les annales de la musique congolaise.

Majoie Kisalasala

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