Où va la France ? C’est la question d’Emmanuel Macron sur TF1

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French President Emmanuel Macron arrives for an EU Summit at the European Council building in Brussels, Belgium, December 15, 2021. REUTERS/Johanna Geron/Pool

A quatre mois du premier tour de la présidentielle, le chef de l’Etat s’est attaché pendant près de deux heures à faire reluire son bilan économique et éducatif. Un long entretien intitulé « Où va la France ? » mais qui a surtout porté sur son bilan. Emmanuel Macron a répondu ce mercredi 15 décembre, pendant près de deux heures aux questions d’Audrey Crespo-Mara et Darius Rochebin sur TF1 et LCI. Il a concédé quelques erreurs, dit avoir appris à aimer follement la France et les français. Et entretenu un vrai suspense sur sa candidature à un deuxième mandat. Longuement interrogé sur la situation sanitaire, le chef de l’Etat a répété que la priorité reste plus que jamais de « vacciner, vacciner, vacciner » pour faire face à la cinquième vague et à la montée du variant Omicron. Il a également vigoureusement rejeté l’image de « président des riches » qui lui colle à la peau, affirmant être au contraire un président qui « protège » et « unifie ». Alors que cette émission visait à permettre à Emmanuel Macron de s’exprimer « sur la manière dont il a vécu un quinquennat » secoué par les crises, il a estimé que « cette période nous a tous changés ! ». J’ai appris et sans doute que « je suis plus sensible à certaines choses que je ne l’étais avant », a-t-il reconnu. C’est un exercice utile dans ce moment où l’année tourne sur ses gonds de voir où notre pays se trouve », a-t-il déclaré. Emmanuel Macron a concédé « des erreurs » sur le timing et l’accumulation des mesures qui ont déclenché la crise des gilets jaunes. Il a fait un mea culpa sur ces petites phrases notamment celle concernant « les gens qui ne sont rien ». Et concédé avoir parfois été « dur et impétueux » après avoir pourtant vanté les bienfaits de la bienveillance lorsqu’il était candidat. « J’avais sans doute raison ! », a déclaré dans un sourire Emmanuel Macron après s’être revu le soir de sa victoire en 2017 déclarer « ce ne sera pas tous les jours faciles ». Puis de souligner plus gravement : « Notre pays a traversé des moments heureux, des moments de succès économiques qui sont encore là d’ailleurs (…) mais aussi des moments d’angoisse et tout particulièrement cette épidémie ». Épidémie que « très peu avaient anticipée », a-t-il estimé. Notre époque est marquée par le retour du tragique de l’Histoire. La France est « au milieu de cette cinquième vague », « sans doute à un pic ou à un plateau », estime Emmanuel Macron, qui anticipe « une très forte pression » sur l’hôpital pendant les fêtes de fin d’année. « Le fait de vacciner demeure le premier pilier de notre action et je le dis et je le redis avec beaucoup de force, insiste-t-il. Il assure que « tout le monde aura sa troisième dose à temps » afin d’avoir son pass sanitaire. Il appelle « à la responsabilité » les « un peu plus de 5 millions » de français qui ne sont pas vaccinés. Emmanuel Macron n’a pas exclu d’avoir un jour recours à la vaccination obligatoire contre la covid-19, tout en laissant entendre que cette mesure n’était pas la priorité pour le moment en raison de la forte couverture vaccinale existante en France. « Vous savez, nous y sommes quasiment à l’obligation vaccinale quand vous avez plus de 90% de ceux et celles qui doivent se faire vacciner », souligne Emmanuel Macron. En réponse à une question des journalistes sur l’hypothèse que la vaccination contre la Covid-19 puisse devenir obligatoire, comme celles contre le tétanos ou la diphtérie, il répond « cette hypothèse existe bien sûr ! ». Les mesures prises pour freiner la covid-19 ont toujours été l’objet de débats, parfois très critiques, y compris au sein de la majorité, sur le thème des libertés publiques. Interrogé pour savoir si nous allons désormais vivre dans une société du contrôle permanent, le chef de l’Etat a rappelé le souci de trouver « la bonne proportionnalité » et préféré le terme de « société de vigilance » ou de « responsabilité ». Il assure que le pass sanitaire sera « provisoire ». C’est évident puisque je ne pense pas qu’on aille pour toute éternité avec ce virus, a-t-il ajouté sans vouloir se prononcer sur une date pour la fin de la crise. Le stockage des masques, c’est un sujet qu’il faut aborder « avec beaucoup de modestie », a renvoyé le chef de l’Etat au sujet du début de la crise Covid et du premier confinement. « C’est toujours facile de gagner le tiercé avec le résultat des courses ! ». Comme tout le monde au même moment en avait besoin, ils devenaient rares et donc, oui, nous nous sommes retrouvés à ce moment-là démunis, a reconnu Emmanuel Macron, exprimant à cette occasion qu’un des « vulnérabilités » vécues durant cette crise, « c’est celle de la mondialisation, c’est la dépendance ». Tout en défendant le plan Ségur pour l’hôpital, « le quoi qu’il en coûte, il est bien là ». Emmanuel Macron a estimé qu’au delà de la résistance à la crise, il faut maintenant réussir à « changer l’organisation de l’hôpital qui s’est trop bureaucratisé à travers les décennies », il faut redonner du pouvoir et de la responsabilité à celles et ceux qui soignent, « une organisation plus souple au plus près du terrain et leur permettre au fond de réhumaniser ces tâches parce qu’on les a beaucoup trop bureaucratisées à travers le temps ». Une piste pour son futur projet. A propos de l’inégalité sociale, le président dira que la crise l’a fait sans doute toucher plus directement les inégalités insupportables qui peuvent exister mais il a vécu des moments, aux côtés de nos compatriotes très marquants pour lui, tout en évoquant une visite en Seine-Saint-Denis lors du premier confinement, après laquelle il décidera, alerté par les maires de ce département qui concentre de nombreuses difficultés sociales, de rouvrir les écoles au plus vite. « Donc oui, cette période nous a tous changés ! » Donc j’ai appris et sans doute je suis plus sensible à certaines choses que je ne l’étais avant ! surenchérit-il. « Mes valeurs ne sont pas celles d’un président des riches. Mais je crois… je suis ambitieux pour notre pays, je suis pour l’innovation, je suis pour un pays juste ! », a martelé Emmanuel Macron qui depuis le début du quinquennat, essaye de décoller cette image née avec la réforme de l’ISF ou encore la flat tax sur le capital. « Tout ne me revient pas », a lâché Emmanuel Macron interrogé sur toutes les choses qui « découlent » de lui. Mais quand on vit « une crise aussi importante, vous êtes le débiteur de tout, donc moi j’aime bien pouvoir maîtriser ce dont je suis responsable », a-t-il continué, assumant de devoir être « quelqu’un qui tranche ». Toujours pas de déclaration de candidature mais une déclaration d’amour aux français. « Si vous me dites vous avez de l’ambition pour la France et les français au-delà d’avril 2022. A l’évidence ! Mais au moment où il y a beaucoup de haine, de ressentiment, je dois encore prendre peut-être des décisions difficiles pour passer la cinquième vague. Je ne sais pas ce que seront les prochaines semaines. Si aujourd’hui j’étais un candidat comme les autres, je ne pourrais pas prendre certaines décisions. Je ne suis pas là pour conserver le pouvoir, je suis là pour faire et avancer ». On n’est jamais bon juge de soi-même. « Mais nous avons appris et nous avons résisté. J’ai appris aux côtés des français. J’ai appris à mieux les aimer. Avec plus d’indulgence et de bienveillance en 2017, mais j’ai sans doute été parfois dur et impétueux. J’ai appris,   Nous avons appris à nous connaître. Quand j’ai été élu, j’aimais la France. Maintenant, je l’aime plus follement encore. J’aime les Françaises et les Français », s’est emporté le chef de l’Etat.

Majoie Kisalasala

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