France-Etats-Unis

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TOPSHOT - US President Joe Biden (L) and France's President Emmanuel Macron share a light moment before the family photo at the start of the G7 summit in Carbis Bay, Cornwall on June 11, 2021. - G7 leaders from Canada, France, Germany, Italy, Japan, the UK and the United States meet this weekend for the first time in nearly two years, for three-day talks in Carbis Bay, Cornwall. (Photo by Ludovic MARIN / AFP)

Biden et Macron mettent en scène leur réconciliation à Rome

Joe Biden et Emmanuel Macron ont ostensiblement affiché vendredi 29 octobre à Rome, leur réconciliation après la brouille provoquée par la crise des sous-marins australiens. Avec un grand sourire, poignées de mains et déclarations sur leur partenariat. « Ce que nous avons fait était maladroit et n’a pas été fait avec beaucoup d’élégance », a déclaré à ce propos le président américain, l’acte de contrition le plus clair à ce jour de la part des Américains. Joe Biden a ajouté que la France était à ses yeux « un partenaire d’une extrême valeur », en s’adressant aux journalistes auprès de son homologue français, qui le recevait à la Villa Bonaparte, ambassade de France auprès du Vatican. Il a ajouté le geste à la parole en tendant la main à deux reprises, devant les caméras, à Emmanuel Macron, après déjà des poignées de mains et des sourires à son arrivée sur le perron. Le président français s’est, lui, réjoui devant son homologue des « décisions concrètes » annoncées ou prises depuis le début de la crise, à la mi-septembre, qui « amorcent un processus de confiance ». « Nous avons clarifié ce que nous avions à clarifier », a-t-il ajouté. Dans les attentes françaises, il y a notamment un soutien clair des Américains à propos du projet de véritable défense européenne commune, chère à Paris. Selon Emmanuel Macron, cette idée, que Washington n’a pas toujours accueilli avec la plus grande chaleur, est tout à fait compatible avec l’OTAN, l’alliance militaire transatlantique pilotée par les Etats-Unis. Paris voudrait aussi plus de soutien aux interventions militaires contre les jihadistes au Sahel. Emmanuel Macron saluant les premières mesures concrètes mises en œuvre sur le terrain par les Etats-Unis. Pour Paris, le fait que le gigantesque convoi présidentiel américain, 84 voitures qui se déplacent en terre française était déjà un signe de la volonté américaine de recoller les morceaux. Les Etats-Unis avaient été visiblement pris de court par la très vive réaction française à l’annonce mi-septembre d’une nouvelle alliance, baptisée « Aukus », entre les Etats-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni dans la zone indo-pacifique. Outre le fait de ne pas avoir été consulté, Paris avait été très dépité par la première conséquence de ce partenariat : l’abandon par l’Australie d’un mégacontrat de sous-marins français. Juste avant le G20, Biden a eu une tête-à-tête avec le pape et une face-à-face avec Emmanuel Macron. Avec le G20 et la COP26 au programme, le président américain entend profiter de son voyage européen pour prendre de la hauteur après plusieurs semaines compliquées sur la scène intérieure. Biden et Macron, un premier pas pour « rebâtir la confiance » après la perte du contrat du siècle. Lors de son entretien avec son homologue français, le président américain a déployé des trésors de cordialité diplomatique afin de tenter de faire oublier leur brouille autour de la vente de sous-marins à l’Australie. Le Chef de l’Etat a parlé de « l’amorce d’un processus de confiance ». En diplomatie, les symboles comptent. C’est dans une « emprise française », la Villa Bonaparte où siège l’ambassade de France auprès du Saint-Siège, que Joe Biden a été reçu ce vendredi 29 octobre par Emmanuel Macron. Ce vendredi, avant l’ouverture du G20 à Rome, les présidents américain et français se sont enfin croisés en chair et en os après que mi-septembre les Etats-Unis ont damé le pion à la France dans le dossier des sous-marins australiens. Une pomme de discorde qui a enflammé les rapports transatlantiques et que les chefs d’Etat entendent à présent enterrer. C’est le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, qui a annoncé ce rendez-vous mardi. Certes, Paris et Washington, alliés aux liens malgré tout étroits, n’ont jamais rompu leurs contacts et ont déjà repris langue. Anthony Blinken, le secrétaire d’Etat américain a fait le voyage jusqu’au quai d’Orsay début octobre pour commencer d’adoucir le tableau, en y promenant sa francophilie et sa francophonie. Les deux présidents eux-mêmes ont eu l’occasion de se parler par deux fois. Mais ces échanges s’étaient en revanche tenus par téléphone et insuffisants sans doute au vu du passif australien. Ces rencontres ont fait office de lever de rideau avant le sommet du G20 sous présidence italienne, qui s’est tenu samedi 30 et dimanche 31 octobre, à Rome.

Majoie Kisalasala/correspondante en France

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