Emmanuel Macron sommé d’agir par un collectif feminist
113 féminicides ont été recensés en France en 2021 et déjà deux en 2022. Alors que les chiffres officiels du gouvernement ne sont pas encore connus, l’association « Nous toutes » fait état de 113 féminicides en France en 2021. Un décompte supérieur à celui de 2020. En 12 heures, deux nouveaux féminicides ont eu lieu alors que commence à peine 2022. Le collectif #Nous Toutes déplore déjà deux féminicides en 2022, dès le premier jour de l’année. Deux hommes, en Meurthe-et-Moselle et dans le Maine-et-Loire, sont soupçonnés d’avoir tué leur conjointe peu après le réveillon du 31 décembre. Les deux hommes soupçonnés d’avoir tué leur conjointe ont été placés en garde à vue ce Samedi 1er janvier 2022. En Meurthe-et-Moselle, l’homme âgé d’une cinquantaine d’années, a reconnu avoir à la suite d’une dispute, porté plusieurs coups de couteau à sa compagne de 56 ans retrouvée morte ce samedi matin à Labry, un village de 1 500 habitants. Ce sont des voisins qui ont alerté les forces de l’ordre de la survenue d’une violente dispute au sein du couple, a déclaré François Pérain, procureur de la République de Nancy. A leur arrivée, les policiers ont découvert le corps de la victime, un couteau planté dans la poitrine. Ils ont également constaté la présence dans l’appartement d’une corde avec un noeud coulant que le suspect voulait utiliser pour mettre fin à ses jours. Employé à la mairie de Jarny, une commune voisine, ce dernier a affirmé être « en arrêt maladie pour dépression nerveuse ». L’homme n’était pas connu pour des faits de violences conjugales mais pour des délits routiers, des usages de stupéfiants ou des dégradations, a appris l’AFP auprès des parquets de Val-Briey et de Nancy, confirmant des informations du Républicain lorrain. « Aucune plainte ou main courante n’avaient été déposées par la victime », a précisé François Pérain, le procureur de la République de Nancy, où l’affaire sera instruite par un juge du pôle criminel. Il devrait « vraisemblablement » être présenté lundi matin en vue de l’ouverture d’une information judiciaire pour meurtre par concubin. « La qualification la plus proche de la définition du terme fémininicide », qui n’existe pas en tant que tel dans le code pénal. Par contre dans le Maine-et-Loire, c’est un militaire de 21 ans qui est soupçonné d’avoir tué à coups de couteau sa compagne de 27 ans, a annoncé la procureure de la République de Saumur, Alexandra Verron, précisant que la victime et le mis en cause étaient « tous les deux militaires de carrière affectés dans deux régiments distincts ». Les faits se sont déroulés à Chacé, commune déléguée de Bellevigne-les-châteaux, vers 5 heures du matin. Le corps de la jeune femme a été retrouvé sur le palier d’un petit immeuble, dans les parties communes. D’après les premières auditions, le couple séjournait depuis plusieurs jours au domicile du frère du mis en cause, qui était par ailleurs présent au moment des faits. « Après une consommation importante d’alcool, le meurtrier est brusquement devenu agressif et violent à l’égard de son frère et de la victime », a indiqué la procureure. Alors que son frère prévenait les services de gendarmerie à l’extérieur du domicile, l’homme a violemment sorti sa conjointe de l’appartement et lui a donné plusieurs coups de couteau sur le palier, poursuit le communiqué. Il a été interpellé à quelques centaines de mètres du lieu des faits et placé en garde à vue pour homicide volontaire par concubin aux alentours de 11 heures. Interrogée par l’AFP, la procureure a précisé que la garde à vue va être prolongée et que la victime sera autopsiée dans la matinée du dimanche 2 janvier. Ces faits ont immédiatement suscité la colère de collectifs féministes, qui dénoncent « deux premiers féminicides de l’année en 12 heures ». « Non ce ne sont pas des drames familiaux ni des drames de la séparation ni des crimes passionnels », ce sont « des féminicides conjugaux perpétrés par des hommes frustrés qui pensent détenir un permis de tuer. Ce sont des assassinats systémiques dont l’origine se trouve au cœur de notre société, dans l’éducation patriarcale qui est donnée aux hommes et qui les autorise à posséder femmes et enfants, à disposer de leurs vies », poursuit l’association féministe. Après ces deux nouveaux décès, le collectif a sommé le président de la République, Emmanuel Macron d’agir. « Recommencer ce décompte est insupportable, agissez », peut-on lire dans un tweet. « On ne peut pas souhaiter bonne année dans ces conditions, on n’en peut plus », avait auparavant écrit l’organisation.
Majoie Kisalasala