Lors de son discours sur l’état de la Nation, ce lundi 8 décembre, le président Félix Tshisekedi a sévèrement critiqué la gestion de la ville-province de Kinshasa. Devant les deux chambres du Parlement réunies en congrès, en présence des chefs des Corps constitués et des institutions du pays, le chef de l’État a dénoncé un urbanisme chaotique, une insalubrité persistante et une gestion défaillante des déchets, pointant directement le gouverneur Daniel Bumba.
Le président a dressé un tableau sombre de la capitale, évoquant les inondations récurrentes et les embouteillages paralysants causés par des caniveaux obstrués. Il a également alerté sur les risques sanitaires liés à la prolifération de maladies hydriques. « La capitale ne peut continuer à grandir sans une planification et un pilotage à la hauteur de son poids démographique et économique », a-t-il insisté, appelant à des décisions urgentes et coordonnées.
Le visage fermé du gouverneur Bumba, capté par les caméras de la RTNC, traduisait un malaise palpable. Ce n’est pourtant pas la première fois que le chef de l’État désavoue sa gestion. Déjà en novembre, lors de la 67ᵉ réunion du Conseil des ministres, Félix Tshisekedi avait dénoncé « les amas d’immondices qui jonchent les avenues, l’insalubrité des marchés, les caniveaux obstrués et les déchets plastiques envahissant les cours d’eau », avertissant que toute défaillance avérée serait sanctionnée « de manière exemplaire, sans indulgence ».
Un mois plus tard, l’inaction du chef de l’exécutif provincial demeure, tandis que Kinshasa continue de s’enfoncer dans l’insalubrité. Les deux missions d’audit diligentées par la présidence et le ministère de l’Intérieur n’ont, jusqu’ici, donné aucune suite.
Face à cette situation, plusieurs analystes estiment que des décisions politiques s’imposent désormais pour écarter Daniel Bumba de la tête de la ville-province, afin de mettre fin à une gouvernance jugée calamiteuse.
J-P D
La rédaction


