Surfacturation des achats à la CCM

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Le personnel dénonce cette antivaleur décriée par Fatshi

A son départ du Palais de la Nation siège du pouvoir présidentiel, Joseph Kabila Kabange a avoué son grand et immense regret : n’avoir pas pu changer la mentalité du Congolais. On peut fort bien comprendre le désarroi de l’homme qui a passé dix-huit ans au sommet du pays, avec l’espoir que ses compatriotes délaisseraient un tant soi-peu certains de leurs agissements parmi les plus nocifs comme la corruption, les détournements des deniers publics, la spoliation, et tant d’autres mux qui continuent à ronger la société congolaise.  

Arrivé au pouvoir, conscient que les Congolais doivent absolument se dévêtir de leur ancienne peau pour en revêtir une nouvelle, Fatshi a cru bon de créer spécialement une structure qui serait en mesure d’aider les Congolais pour abandonner leurs mauvaises pratiques. Ainsi a été créée la Coordination pour le changement des mentalités(CCM), par ordonnance n°19/067 du 25 juillet 2019. Ce service spécialisé est directement placé sous l’autorité de la présidence de la République et a pour missions entre autres de sensibiliser, de prévenir et de lutter contre toutes les antivaleurs. Donc, de créer un nouveau citoyen conscient de ses obligations envers l’Etat, de ses propres droits, et de ses devoirs eu sein de la société. La CCM prône une nouvelle pédagogie axée sur des actions de vulgarisation sur la nouvelle citoyenneté et la valorisation des citoyens modèles.

Seulement, ce qui se passe concrètement à la CCM est indigne de cette structure appelée à œuvrer pour le changement des mentalités du Congolais dans son ensemble et des dirigeants en particulier. François Katshabala, représentant le personnel de la CCM s’est indigné du comportement des membres de cette structure chargés notamment de la campagne de sensibilisation au civisme routier et fiscal. En bon citoyen ayant intériorisé la vision du président Félix Tshisekedi, Il l’a dénoncé au cours d’un point de presse tenu mercredi 12 janvier dernier. Sa dénonciation concerne la surfacturation repérée dans l’achat des matériels destinés à ladite campagne de sensibilisation au civisme routier et fiscal, causé par AlohaMuluku, chargée des ressources humaines. Cette personne, a déclaré Katshabala, n’est pas la première à déraper. Il y a eu un précédent avec l’ancien chargé des ressources humaines, olivier Lowando qui s’était permis d’opérer une sortie des fonds injustifiés de l’ordre de 14.000 dollars américains. L’homme a depuis démissionné sans avoir remboursé ledit montant. Et cela sans aucune réaction des autorités de la CCM. Que croire ? Aurait-il partagé avec celles-ci ? Cela justifierait amplement leur manque de réactions et l’impunité dont jouit jusqu’à présent Olivier Lowando. « Il est honteux que l’on retrouve des gens d’un tel comportement dans une structure chargée de lutter contre les antivaleurs dans le pays. Il est grand temps que ce comportement soit dénoncé et que des sanctions soient infligées aux auteurs de ces abus » a déploré Katshabala. Qui a  dénoncé aussi le climat malsain de travail régnant actuellement à la CCM.

La raison en est simple, explique Katshabala. « Le deuxième recrutement du personnel organisé à la CCM, n’a pas tenu compte de la méritocratie dans cette structure dans laquelle le chef de l’Etat a placé tout son espoir pour changer les mentalités des Congolais. Il n’a pas permis non plus de placer l’homme qu’il faut à la place qu’il faut » a avoué Katshabala, très chagriné.

Pour revenir à la CCM, il faut savoir qu’elle est composée de deux organes suivants : la coordination et la commission technique, dont les membres sont tous nommés par ordonnance présidentielle.

Depuis le 08 août 2019, la CCM est pilotée par un trio comprenant Jacques KangudiaMutambayi, coordonnateur, Justin Benda Sana, coordonnateur adjoint chargé des questions administratives et financières, et enfin Jacques KambalaTshilombo, coordonnateur adjoint en charge des affaires techniques et opérationnelles. Deux petites remarques à un franc congolais seulement à notre trio directorial : 1. Enfermés dans votre tout d’ivoire, sans doute ignorez-vous les indélicatesses de vos responsables des ressources humaines. Une grave lacune pour des dirigeants digne de ce nom. 2. Maintenant que l’un des membres de votre personnel a mis l’affaire de surfacturation des achats sur la voie publique par le biais d’une conférence de presse, dont vous avez sans doute eu des échos, quelles sont les mesures que vous avez prises ? Avant que les limiers de Jules Alingeti ne viennent pas flairer les mauvaises odeurs qui empestent les services de vos ressources humaines ?

Kalume Ben Atar

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