Sécurité en RDC : Le gouvernement congolais décide de ralentir le départ de la Monusco au Nord-Kivu

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Alors que le processus du désengagement de la Mission onusienne pour la sécurité et la paix au Congo (Monusco) était déjà enclenché depuis 2022, avec le retrait total et définitif dans la province du Sud-Kivu, Kasaï et Tanganyika, le gouvernement congolais s’est ravisé et veut garder encore cette mission dans la province du Nord-Kivu.

Dans un contexte où les tensions sont montées entre les autorités congolaises et les agresseurs de la Rdc, avec conséquence : l’explosion des déplacés internes, la présence de la Monusco est encore indispensable pour appuyer les efforts des FARDC dans la protection des civils dans les provinces au centre de l’insécurité.

La ministre des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba a dévoilé au cours d’un briefing de presse que le gouvernement congolais ne veut pas précipiter le retrait de la Monusco au Nord-Kivu pour, a-t-elle dit, pour ne pas accroître la volatilité de la situation sécuritaire. Par ailleurs, la patronne de la diplomatie congolaise a affirmé que le gouvernement décidera du retrait de la mission onusienne lorsque les conditions propices seront réunies.

De son côté, la représentante spéciale du secrétaire général de l’Onu en Rdc, Bintou Keita avait déclaré, en juin dernier, que la fermeture définitive du bureau de la Monusco au Sud-Kivu ne signifiait pas la fin des opérations de cette mission au Congo, car la situation sécuritaire reste encore préoccupante au Nord-Kivu.

Soulignons que le gouvernement congolais et la Monusco avaient signé un plan de retrait échelonné des Casques bleues sur le sol congolais à partir de 2024. Ce départ de la Monusco transfère la totalité de la charge de la protection des civils au gouvernement congolais seul.
AVERTISSEMENT DE MUKWEGE
Candidat malheureux au dernier scrutin présidentiel, Docteur Denis Mukwege avait déjà tiré la sonnette d’alarme, appelant le gouvernement congolais à suspendre le processus du désengagement de la Monusco en Rdc par crainte d’un « vide sécuritaire » .

Le célèbre gynécologue du Sud-Kivu, qui a toujours dénoncé les massacres, mais surtout des nombreux cas des viols des femmes dûs aux conflits armés, ne partage pas l’avis d’un retrait définitif de la mission onusienne en Rdc, plus particulièrement dans les zones touchées par cette crise sécuritaire persistante. Bien que critiqué par certains, la tendance des évènements semble donner raison au prix Nobel de la paix.

Joseph E. Nseka

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