Outre la situation sécuritaire très instable, le premier trimestre de l’année 2025 est également marquée par une succession d’épidémies nouvelles ou la résurgence de certaines dans plusieurs provinces de la République démocratique du Congo.
Alerte sur l’épidémie de l’anthrax
Dans le Nord-Kivu, une alerte concernant l’anthrax a été signalée dans la région du parc de Virunga et du lac Édouard, depuis le 22 mars 2025.
Vous l’aurez certainement appris, cette épidémie a été la base du décès de deux hippopotames sur le lac Edouard et d’un buffle en début du mois d’avril dernier. Hormis ces deux espèces animales, 4 vaches ont été retrouvées aussi en détresse dont 2 carcasses signalées en Ouganda, au parc Queen Elizabeth, ainsi que les carcasses de 50 hippopotames et 2 buffles ont été découvertes.
Ce lundi 21 avril, le ministère congolais de la Santé publique a révélé les statistiques de l’anthrax qui, du côté des humains, a fait 8 victimes avec 1 décès rapporté dans une zone de santé.
Choléra dans la Tshopo
La réunion hebdomadaire sur la crise sanitaire et humanitaire du ministère de la santé a aussi notifié le cumul des cas de Choléra dans la province de la Tshopo . Avec un taux de létalité estimé à 9%, on compte au total 627 cas suspects dont 56 décès. Par ailleurs, 6 zones de santé ont été touchées; il s’agit de : Lowa, Makiso-Kisangani, Opala, Ubundu, Wanierukula et Yakusu.
Situation épidémiologique Mpox
À cette crise sanitaire, la variole simienne Mpox n’en est pas du reste. Pour la 15e semaine épidémiologique, la situation se présente comme suit :
– Au total 2.044 pour un cumul de 98.642 cas suspects;
– 17 décès ont été enregistrés ramenant le nombre des décès dûs à la Mpox à 1.754, ainsi le taux de létalité passe à 0,83 %;
– 223 cas confirmés ont été notifiés faisant un total de 19.910 cas positifs à 42,48 %.
En outre, la campagne de vaccination ciblée se poursuit dans les zones de santé de Kinshasa principalement à Lingwala et Nsele avec l’arrivée de 3.000 doses de vaccins MVA-BN, offertes par l’Espagne et grâce à l’appui de l’UNICEF.
Dégradation de la crise humanitaire et sanitaire dans l’est de la RDC
La guerre d’agression rwandaise dans les provinces du Nord-Kivu et Sud-Kivu ne cesse d’engendrer des dégâts. La récente attaque des Wazalendo dans la ville de Goma a fait des victimes parmi les militaires du M23, dont le nombre n’est pas précisé, car, à en croire des sources, leurs corps ont été récupérés par leurs coéquipiers. Cependant, du côté civil, 2 blessés et 1 décès ont été signalés.
Dans cette liste funeste, on peut rajouter l’assassinat d’un chauffeur de la zone de santé de Karisimbi lequel a eu lieu au domicile de la victime entre le 13 et le 14 avril 2025. En plus, l’hôpital de Kyeshero a été attaqué par des éléments du M23 sous prétexte de rechercher des militaires FARDC et Wazalendo, sans causer de victimes.
À Goma, 49 cas confirmés de Mpox ont été signalés lors de la semaine épidémiologique 14, renseigne le ministère de la Santé publique. La question des sinistrés des inondations et autres incidents a été aussi évoquée au cours de cette réunion hebdomadaire. On signale que quatre provinces sont touchées par cette catastrophe. Il s’agit de la Tshopo, Tanganyika, Kinshasa et Kongo-Central.
Par ailleurs, le gouvernement, à travers le ministère de tutelle, a décidé de la délocalisation près de 3.000 sinistrés autrefois logés à l’ITI Lumumba vers le stade municipal de Bandalungwa, une procédure encore en cours.
Pour le moment, l’enregistrement des sinistrés au site du stade des Martyrs à Kinshasa est temporairement suspendu en raison de la capacité d’accueil insuffisante. Une numérisation des données des sinistrés est en cours dans les sites d’hébergement à Kinshasa, avec l’appui de l’Agence national d’ingénierie clinique et du numérique de la santé ANICNS.
Margarita-Rosa Ngoy