Révision constitutionnelle

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Steve Mbikayi : l’ombre de lui-même

La question sur la révision constitutionnelle initiée par Steve Mbikayi ne sera pas débattue au cours de cette session parlementaire. Elle n’est pas inscrite dans le calendrier des activités de l’Assemblée nationale.

Selon le rapporteur de l’Assemblée nationale, Joseph Lembi, cette question est inopportune en raison de l’état de siège décrété au Nord-Kivu et en Ituri, deux provinces riches en minerais, mais aussi le théâtre des massacres depuis plus de 20 ans déjà.

En réaction, Steve Mbikayi estime que  » surseoir la révision pendant l’état de siège est une aberration. L’état de siège ne concerne pas l’ensemble du pays. Il n’est que sur un territoire de la République « .

L’ancien ministre de l’ESU prévient :  » Si les divergences persistent au sein de l’Assemblée nationale, nous serons contraints de demander l’interprétation de la Cour constitutionnelle pour nous départager « .

La proposition du Président du PT sur une révision constitutionnelle touche plusieurs sujets, notamment la durée du mandat présidentiel, qui doit passer de 5 ans à 7 ans et la suppression des institutions budgétivores comme le Sénat, le CNSA, les Assemblées  provinciales ou encore la CENI.

 » Après la suppression des Assemblées provinciales et des Gouvernements provinciaux, nous proposerons que les gouverneurs soient présentés par le ou les partis ayant la majorité des députés nationaux de la province et nommés par le président de la République « , propose-t-il.

Et d’ajouter :  » Nous demandons aussi que les Gouverneurs soient nommés par le Chef de l’État et qui soient non originaires afin de combattre le tribalisme et les élans sécessionnistes de certains compatriotes « .

Pour Steve Mbikayi, la Constitution actuelle est issue d’un compromis entre anciens rebelles de l’Afdl, du RCD, du MLC…Les forces démocratiques ayant lutté pour le changement dans ce pays sont en droit de proposer une autre qui conduira le pays à la 4ème République.  » La majorité parlementaire en a le droit « .

 » La Constitution ne peut être taillée sur mesure! La suppression des institutions budgétivores ou la restauration du septennat ne peut s’appliquer qu’à la législature suivante. Engageons un débat républicain sans faire allusion aux hommes « , s’est défendu Steve Mbikayi, initiateur du Front Patriotique 2023, qui est une vaste campagne de mobilisation des congolais afin de garantir un second mandat au Président Félix Tshisekedi.

Quels que soient les arguments évoqués, dans la classe politique, cette tentative de modifier la Constitution en revenant, notamment à un régime présidentiel, où le Président de la République est bénéficiaire de plein pouvoir, passe pour une pilule amère. Le passage du quinquennat au septennat est une question devenue sujet de controverse en République Démocratique du Congo. L’Opposition en RDC rejette farouchement ce projet suicidaire pour la jeune démocratie congolaise.

 » Les apprentis-sorciers qui caressent le rêve de changer la Constitution sous prétexte de  » coller à la réalité politique  » hypothèquent la fragile stabilité du pays ! Vaincre les incertitudes liées à l’avenir exige tout simplement un leadership éclairé qui rassure les Congolais « , a répondu Olivier Kamitatu aux tenants de cette thèse, proches du Président de la République Félix Tshisekedi.

A en croire une certaine indiscrétion, la pétition sur la révision de la Constitution initiée par Steve Mbikayi a créé de nombreux remous au sein de l’Union sacrée, la coalition au pouvoir.

JP Ebonga

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