Rencontre de Doha Le gouvernement congolais exhorté à privilégier la réforme de l’armée

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Sans mettre la charrue devant le bœuf, la déclaration de principe signée récemment à Doha (Qatar) entre le gouvernement congolais et le M23-AFC suscite encore des doutes quant au respect des termes inclus dans celle-ci. L’épineux problème réside dans l’interprétation erronée que les chefs de la rébellion font de cette déclaration de principe.

Le point qui pose problème est celui en rapport avec la restauration de l’autorité étatique dans les zones sous-occupation des rebelles du M23-AFC. Pour les leaders de ce mouvement rebelle, il est hors de question pour eux de quitter les villes et les localités qui sont sous leur contrôle. Par ailleurs, ils considèrent cette question comme une finalité d’un processus devant découler de la signature d’un accord et de la résolution des causes profondes du conflit.

« Dans ce point de restauration de l’autorité de l’État, ce qu’ils ne vous ont pas dit, est qu’à Doha, nous avons discuté sur les différentes réformes qui auront lieu pour une bonne gouvernance et nous allons proposer des réformes qui vont dans le sens d’améliorer le quotidien des congolais et aussi booster l’économie et le développement de notre pays. Par exemple, nous allons parler sur le fédéralisme, nous e nous en cachons pas, nous pensons que c’est la meilleure forme de l’État qui puisse arriver afin de faire décoller ce pays, qui 65 ans durant, a pataugé dans la boue », a laissé entendre Benjamin Mbonimpa, le secrétaire exécutif de l’AFC/M23, au cours d’une conférence de presse.

Pendant ce temps, les autorités à Kinshasa ne jurent que sur le respect du principe de l’intégrité territoriale ; car, la restauration de l’autorité de l’Etat ne peut se faire que par le retour des autorités légalement établies dans les zones occupées par le M23-AFC.

Cette divergence de vues traduit clairement le manque de volonté et d’honnêteté des forces d’occupation de parvenir véritablement à la paix et à la résolution de la crise qui frappe la partie-Est de la République démocratique du Congo, plongeant les populations victimes dans une souffrance de plus en plus abjecte : tueries, viols, etc. Entretemps, les éléments rebelles n’arrêtent pas de mener des offensives pour conquérir des nouveaux territoires, forçant les réservistes de l’armée appelés Wazalendo de répliquer à ces attaques.

Le projet de fédéralisme

Derrière le mot « cohabitation » utilisé abusivement par la rébellion du M23-AFC, se cache un projet diabolique, porté sournoisement par le Rwanda depuis des décennies, appelé « balkanisation ». Le but est de pousser les autorités congolaises à accepter la création d’un « Etat fédéral ». Ce projet qui n’obtient pas la validation de Kinshasa, moins encore du peuple congolais, frustre les leaders de la rébellion qui se montrent fermées à l’idée de remettre la gestion des zones occupées aux dirigeants légalement investis.

Même l’opposition congolaise refuse d’adhérer à cette idée qui ne répond en rien aux problèmes profonds du pays, moins encore de la crise actuelle, sauf pour assouvir les envies de Kigali qui n’a d’yeux que sur les deux Kivu et les richesses du sous-sol qu’il convoite tant depuis des décennies.

Reformer les FARDC

La question de la paix en RDC intéresse au plus haut point la population qui s’invite à chaque débat sur les différentes négociations de paix. Si les efforts diplomatiques sont jusque-là très salués par une grande partie du peuple, l’option militaire n’est pas du tout écartée. A en croire de nombreux observateurs et analystes, la situation sécuritaire dégradante dans la partie-Est de la République démocratique du Congo mérite une réponse militaire proportionnée, pour empêcher le Rwanda et ses supplétifs du M23-AFC de parvenir à leur dessein : la balkanisation.

Pour y parvenir, les autorités congolaises sont donc invitées à accorder une plus grande attention à la formation et à la dotation des armements de pointe aux militaires FARDC. Dans cette perspective, le recrutement massif des nouvelles recrues au sein de l’armée congolaise ainsi que l’augmentation des soldes des militaires présentent un pas important vers cette réforme tant sollicitée par le peuple.

Car, nombreux estiment qu’au regard de la position du M23-AFC, laquelle demeure ambiguë, la voie militaire pourrait plus tard permettre de restaurer efficacement et définitivement l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national.

E.N

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