Le procès de l’ancien chef rebelle congolais Roger Lumbala, jugé pour complicité de crimes de guerre, entre dans sa cinquième semaine devant la cour d’assises de Paris. Mais la défense de l’accusé, absent des débats, s’effrite de jour en jour.
Témoins sous pression
Alors qu’une dizaine de témoins étaient annoncés, seuls trois devraient finalement se présenter. Plusieurs ont renoncé, redoutant des représailles, notamment lors d’interventions prévues en visioconférence. Cette défection fragilise la stratégie de la défense, qui peine à contrer les récits déjà entendus.
Des récits glaçants
Depuis l’ouverture du procès, la cour a entendu experts, rapporteurs internationaux et victimes. Leurs témoignages, parfois recueillis à huis clos en raison de leur sensibilité, dressent un tableau sombre et cohérent des violences perpétrées dans l’est de la RDC au début des années 2000. Les avocats des parties civiles estiment que ces récits confirment l’ampleur des exactions.
L’ombre de l’opération « Effacer le tableau »
Roger Lumbala est poursuivi pour complicité dans les crimes commis entre 2002 et 2003, notamment lors de l’opération « Effacer le tableau », une campagne militaire marquée par des massacres et des violences systématiques contre les populations civiles. Lumbala refuse toujours de comparaître, contestant la compétence universelle qui permet à la justice française de juger des crimes commis à l’étranger. Sa présence sur le territoire français rend toutefois possible ce procès inédit.
Jean-Petit Djoko


