Pour sauver les acquis de la démocratie

0
83
Abbé Donatien Nshole, premier secrétaire général adjoint de la Commission Episcopale Nationale du Congo (CENCO) le 4/03/2013 à Kinshasa, lors d’un point de presse. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

CENI : Abbé N’shole prêt pour la prison

Félix Tshisekedi a signé l’ordonnance portant investiture du nouveau bureau de la centrale électorale ; malgré les divergences non aménagées au sein de la plateforme des confessions religieuses sur le choix du président de la CENI. La CENCO et l’ECC affirmaient que certains chefs d’église ont été corrompus pour porter la candidature du remplaçant de Corneille Naanga, Denis Kadima.

Au cours d’un point de presse animé en octobre dernier, à Kinshasa, l’Abbé Donatien Nshole de la CENCO, en compagnie de l’évêque Éric Nsenga de l’ECC, affirmait disposer des preuves accablantes de corruption et menaces auxquelles les chefs de confessions religieuses ( notamment les catholiques et protestants) font face dans le processus de désignation de leurs délégués à la CENI.

NSHOLE PRET POUR LA PRISON

« J’ai fait allusion aux preuves, ce sont des choses délicates, devant le bureau de l’Assemblée nationale, on les donnera. S’il faut faire la prison parce qu’on a enregistré sans autorisation, je serai en prison, mais au moins ce sont des vérités qui vont libérer tout un peuple », a déclaré l’abbé Nshole.

Par ailleurs, il indiquait qu’à plusieurs reprises, des acteurs politiques sont venus vers les confessions religieuses pour essayer de trouver solution à leur requête, dont l’acceptation de leur délégué à la CENI.

« Ceux-là eux-mêmes savent. Ils sont venus pas une fois, mais plusieurs fois, quelque part, pour solliciter une solution.

Bon, le temps va donner la réponse. Et moi, ce qui m’énerve dans tout ça, quand on peut croire que des hommes sérieux comme Monseigneur Marcel Utembi et le docteur André Bokondoa, vous pensez que les deux peuvent être ensemble pour mentir, alors ce pays n’existera plus », a-t-il expliqué.

TSHISEKEDI SE LAVE LES MAINS

Bien après, Félix Tshisekedi affirmait dans une interview accordée à VOA : « On a cité à tort les conseillers autour de moi, j’ai demandé des preuves des menaces, je n’ai rien trouvé (…) ». Il avait même fait savoir qu’il attend encore des preuves.

Pendant ce temps, le chef de l’État avait rejeté les invitations de l’ECC et la CENCO qui comptaient le voir pour lui présenter des preuves. Voilà que Tshisekedi vient de signer l’ordonnance portant investiture du bureau de la CENI, les recevra-t-il à présent ?

LE GOUVERNEMENT EMBOITE LES PAS

Dans un briefing, le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, a précisé que des soupçons de corruption sans preuves ne font pas du président de la Commission électorale nationale indépendante qui a été désigné un mauvais choix.

« Nous savons qu’il y a eu des problèmes dans le choix de désignation du président de la commission électorale nationale indépendante , mais est-ce-que parce qu’il y a eu des soupçons de corruption que jusqu’à ce jour il n’y a jamais eu des preuves ? Aujourd’hui, on doit nous dire que le président qui a été choisi n’est pas bon, est-ce-que le processus électoral qui viendra, dans les deux ans qui suivent, les gens ne seront pas en mesure de contrôler Denis Kadima ?

Que ça soient les missions internationales, que ce soit l’église catholique dont vous parlez parce que l’église catholique est partenaire du gouvernement dans l’éducation, dans tous les domaines, ce n’est pas parce qu’il y a eu un point de friction entre guillemets, encore que ce n’est pas avec le président de la République. Ce dernier a tiré conséquence d’un rapport qui a été légalement adopté au niveau de l’Assemblée nationale, après trois, quatre mois de processus », a déclaré Patrick Muyaya le samedi 23 octobre 2021.

ELECTIONS DANS LE DELAI

Pour le porte-parole du gouvernement, l’ordonnance du chef de l’État réaffirme la volonté du gouvernement à organiser des élections crédibles et transparentes dans le délai constitutionnel. 

« Il faut permettre au pays d’avancer et maintenant ceux qui ont des appréhensions, il y a des inquiétudes, mais on a deux ans pour arriver en 2023 donc les gens peuvent investiguer, suivre progressivement parce-que les élections que nous voulons,  ce sont des élections qui feront en sorte que le peuple dira c’est le vraiment le rendez-vous ou j’exprime ma volonté. Tout le monde doit être rassuré que le processus électoral qui vient sera transparent, le Président de la République l’a dit hier, nous tous, nous avons choisi la voie de la démocratie, il faut que tout le monde se soumette au processus et que tout le monde contrôle, ceux qui n’ont pas des membres il y en a trois, ils auront le temps de s’entendre pour amener les gens et on va progresser. Le peuple veut les élections dans les délais, tout le monde et on va y travailler », a-t-il renchéri.

GLISSEMENT

Selon Muyaya, ce n’est pas dit que comme il y avait un problème dans une sous-composante de la société civile qu’il fallait plomber tout le processus. Muyaya Patrick estime qu’il faut maintenant regarder vers l’avenir.

« Le Président de la République est dans son pouvoir, est-ce-que l’église catholique où les confessions religieuses peuvent porter la responsabilité du glissement ? On a vu depuis l’expérience dans ce pays, depuis qu’on organise les élections, on avait même l’abbé Malu Malu qui avait été contesté, aujourd’hui le plus important, ce n’est pas retourné dans le passé parce que nous devons avancer, l’avenir est plus important.

Il y avait le Président de la République lui même l’a dit hier, on a pas pu avoir le consensus, il a constaté, l’idéal aurait été que la sous commission parce qu’il ne faut pas mélanger les choses, il y avait majorité, opposition et Société Civile, dans chaque camp il y avait des composantes qui devaient déléguer leurs membres au bureau de la commission électorale nationale indépendante. 12 personnes ont été choisies sur 15 de manière régulière, les PV ont été envoyés, est ce simplement parce qu’il y avait une difficulté dans une sous composante de la société civile qu’il fallait plomber le tout ? », s’est-il interrogé.

Le Président de la République Félix Tshisekedi a investi, vendredi 22 octobre, 12 sur 15 membres désignés pour le nouveau bureau de la commission électorale nationale indépendante. Cette investiture est contestée par Ensemble pour la République de Moïse Katumbi et le Front Commun pour le Congo de Joseph Kabila qui considèrent irrégulière la procédure ayant conduit à la désignation de ces nouveaux membres.

Jp Ebonga

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici