Décidés de mener à bon port le dialogue entre différentes parties concernées dans la crise sécuritaire dans l’Est du pays, les acteurs religieux de l’ECC-CENCO ont rencontré le leader de l’AFC-M23, Corneille Nangaa, mercredi 12 février 2025.
La délégation composée d’un côté, des Révérends pasteurs André BoKondoa et Éric Nsenga et de l’autre, Messeigneurs Fulgence Muteba et Donatien Nshole, est entrée à Goma en passant par le Rwanda notamment Kigali et Gisenyi.
A l’issue de leurs échanges avec les leaders de l’AFC-M23 (des groupes rebelles soutenus par le Rwanda), le Monseigneur Donatien Nshole, secrétaire général de la Cenco et porte-parole de circonstance de cette mission, a déclaré ceci : « C’était aussi l’occasion de partager avec eux les préoccupations des Congolais sur la balkanisation et l’exploitation illicite des matières premières. Là aussi, nous avons eu des réponses assez rassurantes, selon lesquelles ils ne sont pas dans la dynamique de la balkanisation ni dans celle de l’exploitation illicite, et ils ont expliqué comment cela se passe.
Nous sommes mis d’accord avec eux qu’on peut s’engager à trouver une solution pacifique le plus tôt possible pour que la guerre s’arrête » .
Selon Mgr Nshole, le but de cette démarche est d’amener les forces vives à un pacte social pour la paix et le bien vivre ensemble.
Une démarche impopulaire
La démarche des églises catholique et protestante, devant aboutir à un dialogue incluant les rebelles du M23-AFC, est fortement critiquée par plusieurs Congolais qui pensent que cela donnerait du crédit à la thèse du président Kagame qui a toujours soutenu que la guerre dans l’Est de la RDC serait un problème entre les Congolais; ce malgré les preuves irréfutables de l’implication du Rwanda.
Parmi les anti mission de l’ECC-CENCO, on compte l’Udps-Tshisekedi qui dit s’opposer catégoriquement à un dialogue entre le Gouvernement et les rebelles du M23. Florimond Muteba, PCA de l’Odep (Observatoire de la dépense publique) qualifie la démarche des pères religieux d’un « dialogue de la honte et de la trahison » . « Nous ferons tout pour empêcher cette trahison par tous les moyens possibles. » , a-t-il déclaré, dans un communiqué rendu public.
Il faut rappeler que la situation sur le terrain reste tendue. Après les dégâts humains et matériels enregistrés à Goma (chef-lieu du Nord-Kivu), des intenses combats entre les rebelles du M23-AFC épaulés par les militaires rwandais et les FARDC soutenus par les Wazalendo ont été signalés à Ihusi, Kelehe-centre, à quelques kilomètres de la ville de Bukavu (Sud-Kivu). Ces combats font suite aux attaques des rebelles contre l’armée congolaise et les populations civiles, violant ainsi le cessez-le-feu décrété par le sommet conjoint de Dar-Es-Salam.
Enock NSEKA
