Nomination d’un Consul à Goma par le Kenya :Une décision provocatrice contre la RDC

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En tout cas, il est impossible d’être amnésique face au double jeu du Kenya, dirigé par le président Ruto, vis-à-vis de la République démocratique du Congo. Les faits et gestes du gouvernement kényan envers la RDC laisse planer des incertitudes qui méritent des questions sérieuses de la part des Congolais.

D’abord, il faut rappeler que c’est à Nairobi, capitale de Kenya, que le mouvement Alliance du Fleuve Congo (AFC) a vu le jour au vu et au su des autorités kényanes.  Il y a même eu une conférence de presse de l’AFC dans ce pays, aujourd’hui allié au M23, un autre groupe rebelle soutenu par l’armée rwandaise depuis plusieurs années.

Au lieu de s’arrêter là, le président kényan va jusqu’à nommer, sans en aviser au préalable les autorités congolaises, un nouveau consul général à la tête de la ville de Goma (au Nord-Kivu), alors que cette ville est passée sous contrôle de la rébellion depuis le mois de janvier dernier.

Non seulement cet acte constitue une grave violation des normes diplomatiques entre les deux Etats, mais, il suscite aussi et surtout une remise en question sur la neutralité de Kenya, qui assume le rôle de médiateur dans le processus de Nairobi : lequel censé faciliter des échanges entre gouvernement congolais et groupes armés locaux en vue de la pacification de la partie-Est congolaise.

Une violation des règles diplomatiques

Ayant pris connaissance de cette note d’information de la présidence kényan, nommant un consul général à Goma, le gouvernement congolais, par le truchement du ministère des Affaires étrangères, a vite réagi avec un communiqué de presse, dont une copie est parvenue à notre rédaction.

Dans sa réponse, les autorités congolaises ont rappelé au Kenya les notions basiques de la diplomatie, que Nairobi ne peut nullement prétexter ignorer, notamment le droit international et les procédures diplomatiques établies, à savoir la Convention de Vienne sur les relations consulaires.

Ces instruments juridiques précités stipulent ce qui suit :  » la désignation d’un chef de poste consulaire requiert l’accord préalable des autorités congolaises (le cas échéant) et la délivrance d’un exequatur par le ministère des Affaires étrangères de la RDC « .

Face à cette grosse bourde diplomatique, Kinshasa attend une réponse d’éclaircissement de la part de Nairobi, insistant que cette réponse doit se faire à travers des canaux diplomatiques établis, comme l’exigent les règles de courtoisie et de respect mutuel.

La société civile monte au créneau

La nomination d’un consul général kényan à Goma ne laisse pas la société civile congolaise indifférente. Cet acte maladroit de la part de Nairobi ne passe pas comme un simple couac diplomatique, mais plutôt perçu comme une « provocation ».

Sans ménagement, le mouvement de la Lutte pour changement (Lucha) a affirmé que la décision du président Ruto constitue une « violation manifeste de la souveraineté congolaise » et un acte qui « piétine la souffrance  » des victimes de la guerre d’agression imposée à la RDC.

La Lucha poursuit que la nomination d’un consul kenyan à Goma constitue « un affront au  droit international et aux résolutions des Nations Unies. » En plus, celle-ci envoie, selon ce mouvement de la société civile, « un signal dangereux : celui de la normalisation d’une occupation illégale imposée par la force et la terreur contre les populations civiles ».

Devant un tel mépris des principes diplomatiques manifesté par Nairobi, la Lucha a appelé les autorités congolaises à convoquer l’ambassadeur kényan en RDC dans les 48 heures suivant cette décision.

E.N

 

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