Négociations entre gouvernement et groupes armés

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Félix Tshisekedi entre solution et impunité

Lors du récent sommet de Nairobi, le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi avait proposé l’idée d’ouvrir des négociations entre les autorités congolaises et les groupes armés opérant dans l’Est du pays, une initiative soutenue par les quatre autres chefs d’État présents à cette rencontre

L’initiative a de nouveau divisé la population congolaise. Certains observateurs et acteurs politiques se montrent très désagréables à l’idée d’une négociation avec les responsables des groupes armés. Visiblement, c’est une décision dure pour le chef d’Etat, dont la politique repose sur la lutte contre les antivaleurs, notamment l’impunité. De nombreuses voix se sont levées pour décrier un «scandale». Selon elles, négocier avec les groupes armés c’est «encenser l’impunité», et par ricochet, encourager d’autres personnes à utiliser la violence pour parvenir à leurs fins. 

Les «anti-négociationnistes» estiment que le dialogue avec les groupes armés est une méthode inefficace pour résoudre le problème sécuritaire secouant l’Est du pays depuis  près de deux décennies. Dans le passé, Joseph Kabila, alors président de la République avait tenté une telle initiative qui n’avait accouché que d’une souris. Un bis repetita pour un coup d’épée dans l’eau, croient fermement les farouches opposés aux négociations. 

Voix de la raison

Si pour les uns, négocier avec les groupes armés est une grande déception, l’avis n’est pas le même pour les autres. Ces derniers pensent que le Chef d’Etat a écouté la voix de la raison. 

Entre la paix et l’impunité, le choix est clair, disent-ils. Toutes les méthodes pouvant aider à pacifier l’Est du pays sont acceptables, concluent les «pro-négociationnistes».

C’est depuis le vendredi 22 avril que les négociations sont ouvertes, à Nairobi au Kenya, entre les deux parties sous les bons offices du président kenyan Uhuru Kenyatta. A en croire Tina Salama, porte-parole adjointe de la présidence congolaise, le but de cette action est de dire à ces responsables de groupes armés : «c’est une reddition sans conditions». 

Il s’agit, explique-t-elle, pour ces groupes armés de déposer les armes et de rejoindre le processus qui est mis en place par le gouvernement. 

Une politique de bon voisinage

Selon les propos de Tina Salama, le président Félix Tshisekedi a opté pour une politique de bon voisinage et attend des autres peuples de la communauté des Grands Lacs le même engagement pour la paix et la sécurité de tous. En dépit de l’état de siège qui poursuit son chemin dans les provinces en proie à des attaques récurrentes  des groupes armés, le président de la République semble privilégier plus l’arme du dialogue. Sans nul doute,  le Président Tshisekedi est un homme qui aime plus convaincre que vaincre. Peut être parce que, dit-on, ce qui est convaincu est d’office vaincu. Il est utile de rappeler que lors du sommet de Nairobi, il était aussi décidé entre les chefs d’Etat que le volet militaire sera chapeauté par la RdC. Une mise en place d’une force régionale pour combattre les groupes armés a été également décidée au cours de ces assises. Les jours à venir en diront long sur ce feuilleton.

Enock Nseka

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