Les femmes et les enfants endurent davantage les conséquences néfastes de la situation économico-socio-politique actuelle de la République Démocratique du Congo, qui fort malheureusement, est empirée par les crises multiformes mondiales. Les droits des femmes et des enfants sont de plus en plus bafoués en RD Congo malgré la multitude d’instruments juridiques visant à combattre cela et surtout créer un cadre national favorable au plein épanouissement des deux groupes ci-haut cités. Les victimes (femmes comme enfants) sont presque incapables de se défendre vu leur position de faiblesse économique et sociale, mais également à cause des guerres récurrentes et des pesanteurs culturelles.
Le phénomène filles mères qui est considéré comme une des conséquences de la crise en RD Congo génère de prime à bord la stigmatisation dans une société où la maternité reste encore mal perçue lorsqu’elle n’a pas pour cadre un toit conjugale ou issue d’un viol ,et cela quelques soit le niveau de la crise. N’ayant, pour la plupart pas développer un niveau de personnalité pouvant leur permettre de faire face ou d’affronter une communauté qui les regarde comme des parias, les jeunes filles qui deviennent mères tôt et sans être mariées sont souvent l’objet d’un rejet, qui, dans certains cas est étendu à leur progéniture. Il s’en suit stress, perte d’estime de soi, incapacité à assumer les nouvelles responsabilités qui s’imposent à elles, etc.
Les filles mères trouvent prises dans un engrenage qui les prédispose à une exclusion définitive de la société. Scolarité arrêtée et avenir hypothéqué conduise inexorablement à une vie dans la rue qu’elles considèrent, à tort, comme un refuge face à une société qui les a rejetée. D’où, l’observance de l’augmentation de la toxicomanie chez les jeunes filles et de la criminalité du fait des femmes (des avortements clandestins, des bébés jetés dans des poubelles, des enfants abandonnés dans la rue, des KULUNA filles), la féminisation de la pandémie de SIDA etc.
Ignorantes et incapables de défendre leurs droits, les filles mères subissent toutes les formes de violences et les quelques rares qui se tournent vers des activités économiques choisissent celles qui sont précaires, peu rentables et souvent non porteuses. Les nouvelles charges de mère sont écrasantes pour elles parce que souvent elles n’y étaient pas impréparées ou mal préparées d’où ces charges de mère sont très mal assumées.
Et pourtant, l’ingéniosité de la fille et de la femme mère n’est plus mise en doute de nos jours.
Bien encadrées et accompagnées sur le plan psycho-social par des experts de haute facture en occurrence la Sœur Professeur Jacky BUKAKA BU- NTANGU et la Cheffe des travaux Etiennette MUKWANGA,psychologues cliniciennes , les capacités de ces jeunes mères peuvent être mises à contribution afin qu’elles aient un revenu plus que substantiel et qu’elles deviennent autonomes.
Abandonner ces jeunes filles, c’est les exposer à une exclusion sociale certaine avec risque de tomber dans des travers qui vont écourter leur vie. Il est donc impérieux de continuer à former et encadrer ces filles mères et de leur offrir des kits pour la création des Activités Génératrice de Revenus.
Composé des chercheurs d’universitaires, des gestionnaires d’entreprises sociales, des experts et travailleurs sociaux, le CEPEF, sous l’impulsion de Zagor MUKOKO-SANDA, son Président et de Karine BIABOLA, la Vice-Présidente et Assistante sociale chargée de mobilisation communautaire, se veut une voix collective et amplifiée pour défendre les questions de protection de l’enfance et de la famille en République Démocratique du Congo.
Après analyse, le CEPEF établit qu’un lien entre la déperdition scolaire et le cycle infernal de la pauvreté est, à ce jour, plus qu’une évidence. Il est donc impérieux de maintenir ces enfants à l’école et de leur offrir ne fut-ce qu’un repas par jour pour réduire le risque de leur exclusion sociale.
Plusieurs enquêtes ont également établies un lien entre la non scolarisation et les difficultés d’alimentation d’avec les maternités précoces chez les jeunes filles. Ces dernières sont victimes d’exploitation sexuelle et économique pour des besoins alimentaires, avec tous les risques que l’on peut imaginer face aux IST et autres MST.
Cependant, une étude approfondie de ce phénomène qui est universel nous montre que, au-delà de ces facteurs que nous venons d’énumérer, la cause principale qui pousse ces enfants dans la rue est, en définitive, le manque d’amour au sein des familles.
Les enfants mal-aimées ou pas aimés du tout finissent par trouver refuge dans la rue où ils croient trouver un peu d’amour auprès de leurs camarades de fortune comme l’affirme l’Abbé José Mpundu dans son projet « Un enfant, une famille ». Cependant, dans la rue, nous observons beaucoup de violences et souvent dictées par la loi de la jungle où les plus forts écrasent les plus faibles.
Avec une bonne volonté et un degré d’humanisme, on pourrait réinsérer cette fille en perte d’humanité, pour lui donner la chance de retrouver sa place dans la société.
Magalie MUKOKO ZANGA