Harcèlement et arrestation arbitraire: Les avatars d’un paisible mototaximan
Comme partout dans le monde, les hommes qui font profession de transporteurs publics, passent le plus gros de leur temps, quand ils sont aux arrêts, à bavarder de tout et de rien. Il en est ainsi à Kinshasa pour les conducteurs des taxis ou des motos de parking de rond-point Ngaba, qui tuent leur temps en échangeant sur la pluie et le beau temps, ou même sur la marche des choses dans le pays.
Ainsi, Diasonama Luzolo Diego, motard de son état, bien que disposant d’un bagage intellectuel suffisant, au cours d’un échange portant sur la politique avec des compagnons. Des passants s’étaient mis de son côté au cours de cette discussion.
Cela se passait le 4 décembre 2024. Comme si cela ne suffisait pas, ce sont ses propres collègues motards qui sont partis l’accuser devant les instances du parti au pouvoir. Alors qu’il était parti déposer des clients. Le jour suivant, le 5 décembre 2024, à son retour de travail, il a trouvé son domicile dans la commune de Makala, vandalisée par un groupe de jeunes du « Force du Progrès » de l’Union des Démocrates et le Progrès Social (UDPS) parti cher à Etienne Tshisekedi, s’était permis de violenter et saccager son domicile, sous prétexte qu’il les avait qualifiés de « kuluna », donc qu’il méritait la mort. D’après les témoins sur place, il y avait aussi des hommes armés non identifiés qui étaient venus ce jour vers huit heure du matin pour l’arrêter et l’ont accusé de propos injurieux contre le chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo et même contre son ethnie d’origine, les Luba du Kasaï.
Pris de peur, Diasonama Luzolo Diego va quitter sa maison de la commune de Makala pour se réfugier ailleurs. Devant ce harcèlement, pour échapper à leur vindicte, il a dû se réfugier chez un de ses frères dans la commune de Bumbu. Pourtant la discussion portait seulement sur le changement de la constitution et la peine de mort. Deux faits très différents qui lui ont amené des difficultés, alors que ce sont deux événements qui intéressent tout le monde et font débat à ce jour. Le 6 décembre 2024, Diasonama Luzolo Diego va commettre l’erreur de revenir à Makala pour récupérer quelques biens encore en état chez lui, ces mêmes Forces du Progrès sont encore revenues à la charge, il sera agressé physiquement au point qu’il sera hospitalisé dans un hôpital kimbanguiste de Kasa-vubu pendant cinq jours.
Le 28 décembre 2024, alors qu’il était toujours sous avis de recherche lancé par les services de sécurité, certains de ses collègues motards, qui ne lui pardonnent pas des propos jugés injurieux pour leur ethnie qui est celle du président de la République, Diasonama Luzolo Diego sera arrêté et amener au commissariat de la commune de Bumbu. Depuis ce jour, personne ne l’a revu.
A-t-il finalement été arrêté par ces hommes dangereux qui lui couraient derrière ? La famille n’en sait rien, d’autant plus que toutes les recherches qu’elle a menées jusqu’ici – plus précisément depuis le 28 décembre 2024, ont été vaines.
Faut-il vraiment dans un pays qui se dit démocratique et de droit, qu’on harcèle et arrête arbitrairement un citoyen parce qu’il a osé critiquer la gestion de la chose publique. Où est alors ce qui s’appelle liberté d’expression reconnue par la Constitution qui nous régit ?
En tout cas, la RDC au lieu d’avancer, ne fait que reculer surtout avec des personnages qui se sont donnés comme mot d’ordre de défendre le président de la République sous prétexte de garantir son intégrité morale et politique. Ces gens appartiennent, apprend-on, à une branche intégriste de l’Udps, connu sous le nom de « Forces du progrès », qui n’a aucune existence légale, parce que les autorités du parti ne reconnaissent pas leur identité et les renient à chaque fois qu’ils posent un acte. On aimerait savoir une fois pour toutes si cette branche fait partie légalement de l’Udps et possède le droit de tracasser et même d’arrêter des paisibles citoyens à l’instar de la police ou d’autres services de sécurité ? Voilà que par leurs agissements, aujourd’hui, Diasonama Luzolo Diego est porté disparu.
V.T


