Le lundi 14 octobre dernier, Jules Mayifilua, directeur des parcs, domaines et réserves de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature(ICNN), a déclaré que le parc national de Virunga avait perdu plus de la moitié de sa population animale en raison des actions du groupe rebelle M23 dans la province du Nord-Kivu.
Jules Mayifilua a présenté ces bilans à l’issue de la 14e édition des Réseaux pour l’environnement et la sécurité dans les aires protégées de la RDC (RESAP). Il a souligné que les groupes armés opèrent principalement dans les zones protégées, y compris le parc des Virunga, ce qui a conduit l’ICCN à perdre le contrôle de certaines parties de ce patrimoine mondial. Il met en évidence la baisse significative des gros mammifères, des grands carnivores et d’autres espèces animales.
En se basant sur les cartes et les rapports reçus ces derniers mois, Jules Mayifilua évalue à plus de 50 % la diminution de la faune dans le parc national des Virunga. « Le pourcentage, c’est au-delà de 50, même si sur le plan forestier, même sur le plan animal, c’est au-delà de 50%. C’est un danger […] Nous lisons toutes les conséquences qui s’ensuivent. Et sur le plan spatial, le parc de Virunga, aujourd’hui ce n’est plus le parc que j’ai connu autrefois. Nous restons avec une petite partie », a-t-il dit avec regret.
Le directeur de l’ICNN, Jules Mayifilua, a aussi indiqué que cette occupation par le M23 a entraîné la perte des vies parmi les éco-gardes, qui sont chargés de protéger l’environnement et la faune du parc. « Nous avons perdu beaucoup de nos collègues. Ils ont laissé des veuves et des orphelins. Nous avons perdu bon nombre », a-t-il ajouté.
Depuis le retour en force de la rébellion du M23 en novembre 2021, les membres du personnel du parc ont été contraints de fuir la région de Rutshuru pour garantir leur sécurité. Cette évacuation a de lourdes conséquences sur les opérations du parc, rendant difficile le suivi des populations animales et l’accès aux soins médicaux nécessaires pour ces espèces.
Cependant au cours de la 14e édition des Réseaux pour l’environnement et la sécurité dans les aires protégées de la RDC, 66 participants se sont penchés sur les moyens de sécuriser et de surveiller leurs sites. Cet événement a rassemblé les principaux acteurs de l’ICCN, ainsi que des conservateurs et des partenaires techniques et financiers.
Esther BIKUMA/ Stagiaire