La pratique de l’automédication : Danger permanent chez la femme enceinte et le nourrisson

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De nos jours, l’automédication est une pratique bien courante qui ne nécessite aucune prescription médicale. Étant un acte par lequel l’individu recourt à des médicaments sans consulter au préalable un personnel médical,l’automédication a pour but de soulager les pathologies dites bénignes et dont les symptômes sont facilement diagnosticables par le patient lui-même.

Si l’automédication peut offrir des solutions satisfaisantes pour soulager certaines affections, néanmoins il faut rester vigilant sur une catégorie des personnes notamment chez les femmes enceintes et les enfants.

Chez les femmes enceintes, les médicaments ne se prennent pas n’importe comment. La pratique de l’automédication pendant la grossesse est un acte vivement déconseillé car elle peut produire des conséquences délétères chez la femme ou chez le futur bébé.

Ainsi, Les risques encourus parles femmes enceintes sujettes à l’automédication sont multiples ; a dit le docteur SergeNyembo, médecin gynéco-obstétricien à l’hôpital général de référence de Kinshasa ex Mama Yemo.

Et d’ajouter , ces risques peuvent concerner soit l’évolution de la grossesse ( risque élevée d’avortement ou d’accouchement prématuré) ; soit le développement du fœtus ( effets tératogènes) ; soit également impacter sur le devenir du futur bébé.

Les effets néfastes liés à l’automédication sur la femme enceintesont aussi fonction de l’âge de la grossesse et de la nature du produit consommé. À ce propos, le gynécologue précise qu’au premier trimestre, les risques les plus encourus concernent la survenue des malformations congénitales ( effet tératogène) , alors qu’au dernier trimestre ils concernent plus le devenir du futur bébé.

C’est pourquoi, dit-il, beaucoup de produits ont été déclarés comme étant tératogènes du fait que leur consommation soit associée à la survenue des malformations congénitales.  ces produits seront formellement prohibées, contre indiqués pendant le premier trimestre de la grossesse.Par contre,  le risque d’interruption de la grossesse peut subvenir à n’importe quel âge de celle-ci ; D’où la nécessité absolue de consulter un médecin avant toute prise médicamenteuse, recommande le Dr. Nyembo.

Par ailleurs, il sied de noter que certains médicaments sans risque à un stade de la grossesse peuvent l’être à un autre.

 Pour le cas d’espèce, le spécialiste affirme que  certains produits utilisés pendant la grossesse mais qui à un certain âge peuvent revêtir une certaine nocivité.

« C’est le cas de  l’INDOMETHACINE, un anti inflammatoire non stéroïdien utilisé à partir du  deuxième trimestre pour casser les contractions utérines, qui, ne peut être administré au-delà de 32 semaines de gestation car pouvant induire des sérieux problèmes cardiaques chez le futur bébé ( fermeture prématurée du canal artériel) », a-t-il détaillé.

Au vu de tous ces risques, le gynéco-obstétricien exhorte aux femmes qui pratiquent encore l’automédication d’y mettre fin et de se présenter souvent à des examens cliniques car les conséquences de l’automédicationsont souvent difficiles à repérer à l’œil nu, sauf si cela entraîne des symptômes pouvant faire évoquer l’arrêt de la grossesse ( hémorragie génitale, arrêts de la perception de mouvements fœtaux actifs…) et dans la plupart des cas,  le constat est fait soit pendant la grossesse au cours de certaines explorations telle que l’échographie.

Le danger de l’automédication chez l’enfant

Tout comme chez la femme enceinte, l’automédication chez l’enfant est une pratique dangereuse et déconseillée pour plusieurs raisons.

Le docteur Roland Longenge, médecin chef de département de pédiatrie au sein de cette même institution énumère les raisons ci-après :

Le manque de précision dans le diagnostic

La non maîtrise des doses qui peut être trop élevée  ou faible. Et dans les telles conditions,  lorsqu’il s’agit d’un médicament sous dosé,  la maladie ne sera pas traitée étant donné que la quantité requise de médicament pour avoir un effet sur l’agent pathogène n’a pas été respecté. Par conséquent, l’enfant continuera à présenter les mêmes signes de cette maladie qui seront suivis des complications.

Par contre si on prend une dose supérieure aux normes, on obtient ce qu’on appelle l’overdose avec comme résultante l’intoxication dudit médicament. D’où, La prescription et la dose adéquates sont fondamentales pour traiter efficacement une pathologie ; a-t-il explicité.

Les conséquences de l’automédication chez l’enfant

D’après le spécialiste, les effets secondaires produits sur l’un ou l’autre système sont liés aux médicaments pris. À titre illustratif, les effets peuvent être sur le  système digestif et l’enfant peut présenter l’anorexie, la diarrhée, les vomissements d’une part, et d’autre part, les effets peuvent être également neurologiques.

Et de poursuivre« Il est toujours préférable de consulter un pédiatre lorsqu’un bébé présente un quelconque tableau clinique. C’est lui qui va poser le premier diagnostic, demander des examens cliniques pour confronter avec son diagnostic et par la suite il va instaurer un traitement relatif au diagnostic posé pour que le nourrisson recouvre sa santé dans les jours suivants. Sans cela, la maladie va évoluer, développer des complications et si on n’y prend pas garde, ça peut entraîner la mort » a-t-il martelé.

Face à ce mal permanent, le docteur Roland Longenge recommande ce qui suit :

« Les recommandations que je formule aux parents, c’est d’abord être attentifs. L’automédication est une pratique très dangereuse et de cette manière nous recommandons aux parents d’être vigilants de sorte que si l’enfant présente un souci de santé le mieux serait d’aller consulter le pédiatre, seul lui a l’expertise d’initier un traitement nécessaire pour que l’enfant  recouvre sa santé dans un bref délai. Si la maladie causale demeure mal soignée, elle peut également évoluer vers la gravité et les complications avec des risques qui peuvent induire à des conséquences très néfastes pouvant mettre fin à la vie d’un enfant. Donc nous recommandons aux parents d’avoir ce réflexe de consulter les médecins, de suivre leurs conseils et non de se fier à tout ce qui se dit dans les milieux professionnels ou familiaux ».

En somme, Les dangers de l’automédication sont nombreux, avec parfois des conséquences graves. Par ailleurs, pour le corps médical, l’automédication peut être à l’origine de quelques difficultés pouvant impacter la prise en charge du patient, par un retard de diagnostic, une fausse interprétation des résultats biologiques, le médicament utilisé peut masquer certains symptômes utiles au diagnostic ou encore une aggravation des symptômes. D’où la nécessité de faire recours au personnel soignant en cas d’anomalie sanitaire.

Margarita-Rosa Ngoy

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