Justice transitionnelle en RDC

0
113

Vers la fin de l’impunité des crimes graves ?

La semaine dernière,  Kalemie ville bordée par le lac Tanganyika, dans la province du même nom, a été le centre d’une intense activité qui a réunides représentants de la présidence et du gouvernement congolais, des fonctionnaires des Nations Unies, des experts internationaux et des membres de la Commission nationale des droits humains. Tous invités par le ministre congolais des Droits humains. Il sied de faire remarquer que le choix de la ville de Kalemie ne relève pas du hasard pour la tenue de cette importante réunion dont l’objet était de plancher sur la justice transitionnelle qui, en plus de contribuer à la réconciliation entre des membres des communautés en conflit, entend aussi se pencher sur les graves violations des droits humainssans pour autant oublier de demander des comptes aux responsables des crimes graves perpétrés dans le pays.

C’est la raison pour laquelle le ministre congolais des Droits humains a lancé des consultations nationales à ce sujet à Kalemie. Si l’initiative de justice transitionnelle proposée par le ministre en question venait à être adoptée, un grand pas serait franchi dans la lutte contre les violations des droits humains après la mise en place des réformes nécessaires.

Le gouvernement a réaffirmé à cette occasion son engagement en faveur de la justice et de la réconciliation et sa volonté de demander des comptes aux responsables des crimes graves perpétrés dans le pays.

Les groupes armés, les milices et même les forces de sécurité nationales ont violé les lois de la guerre, attaquant les civils, les infrastructures civiles, entraînant dans leur sillage tueries, déplacements de populations et misère. Et cela depuis plusieurs décennies. Ces violences sont généralement la résultante des considérations ethniques, affairistes, criminelles (esclavage sexuel, viols, vols, pillages) tant de la part des rebelles que des forces nationales.

Une constante a été l’absence quasi totale d’établissement des responsabilités. L’impunité a alimenté de nouvelles violences et il sera essentiel d’y remédier pour instaurer une paix durable, en particulier dans l’est du pays.

Aussi, des consultations nationales menées dans toutes les provinces du pays permettront de déterminer la politique de justice transitionnelle voulue par le gouvernement congolais. Le ministre congolais des Droits humains a déclaré que ces consultations devraient aboutir à la création d’une commission vérité et réconciliation. Mais la RD Congo n’a pas seulement besoin des volets non judiciaires de la justice transitionnelle. L’absence des poursuites contre les responsables de crimes graves perpétue un cycle d’impunité et favorise la violence.

L’an dernier, une coalition de plus de 50 organisations non gouvernementales congolaises et internationales a recommandé au gouvernement congolais de faire de la justice pour les crimes graves une priorité absolue en adoptant une stratégie claire pour que les individus soupçonnés de graves violations des droits humains rendent des comptes. Elles ont clairement indiqué que les efforts de justice transitionnelle ne seront crédibles que s’ils incluent et accordent la priorité à la responsabilité pénale pour les crimes graves, conformément au droit international.

Kalume Ben Atar

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici