À l’occasion de la Journée internationale des veuves, les membres de la plateforme Femmes-Mères du Pacte Social ont réclamé, lundi 23 juin à Kinshasa, le retour de la paix en République Démocratique du Congo.
Ces femmes ont fait cette déclaration devant la statue de la pleureuse érigée devant la Cour de Cassation. « Nous devons nous lever pour que notre pays retrouve la paix. Nous pensons que le pays traverse un moment très difficile et nous voulons léguer à la génération future un pays où il y a la paix et où il fait bon vivre », a déclaré la Présidente de cette plateforme, Pierrette Gene.
Elle a précisé que la guerre est d’abord préjudiciable aux femmes, qui sont les premières victimes, notamment de violence, de perte de maris et d’enfants.
« C’est pourquoi nous avons profité de cette journée internationale des veuves pour faire cet appel vibrant à tous les Congolais, et particulièrement aux femmes qui portent la vie et la protègent, en faisant tout lorsque le père n’est plus afin que la famille continue de vivre », a indiqué Mme Gene.
Selon elle, la statue de la pleureuse représente en quelque sorte les femmes congolaises qui pleurent leurs morts, ainsi que les divisions qui existent encore. « Elle pleure pour que la justice soit faite, en tournant le dos à la justice. Nous voulons que la justice soit rendue pour que nos enfants, fils et filles, puissent vivre dans la justice et la paix en République Démocratique du Congo », a-t-elle ajouté.
La Présidente de la Femme Solidaire pour la Paix et le Développement (FSPD), Desy Furaha, a déclaré que son ONG s’associe à cette plateforme des Femmes-Mères du Pacte Social pour exprimer sa solidarité et sa compassion à l’égard des femmes veuves dont les maris sont décédés à cause de la guerre.
« Nous sommes venues réclamer cette paix durable pour notre pays. Le symbole pour l’accès à la justice, nous avons choisi la statue de la pleureuse, puisqu’elle tourne le dos à la justice, demandant que la justice soit faite pour notre pays. Que la guerre s’arrête afin que les veuves ne continuent pas à inonder notre pays à cause des tueries et des décès de maris », a-t-elle dit.
Présente lors de cette manifestation, Micheline Konga a affirmé que « nous nous sommes levées en tant que Femmes-Mères à l’occasion de la journée internationale des veuves pour montrer au monde comment les femmes congolaises restent seules avec leurs enfants à cause de la guerre, et que toutes les charges du foyer reviennent à ces veuves ». Elle a également réclamé la justice, avant de demander la fin de l’impunité à l’égard des tueurs.
Pour rappel, la statue de la pleureuse a été érigée par le Président Mobutu, à une époque où la RDC (Zaïre, à l’époque) a connu plusieurs cycles de rébellions. Cette statue symbolise une femme qui pleure, victime de rébellion, ayant perdu son mari, ses enfants et ses biens, sans aucune réparation de la part de la justice. C’est pourquoi elle tourne le dos à la Cour de Cassation, qui abritait jadis la Cour suprême de justice, en guise de réclamation d’une justice.
Malheureusement, le même cycle de conflits continue dans l’est du pays, où de nombreuses femmes sont violées et leurs bourreaux courent toujours dans les rues.
Célébrée le 23 juin de chaque année, la Journée internationale des veuves 2025 est placée sous le thème : « Garantir les droits fondamentaux des veuves et lutter contre la discrimination et pour l’accès équitable à la justice ».
TS