Incertitude sur l’organisation des élections dans le délai constitutionnel

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Peter Kazadi tient Denis Kadima aux mots

S’il y a un sujet sensible dans la sphère politique de la République démocratique du Congo, comme ailleurs, c’est celui de l’organisation des élections (présidentielle, législatives etc.). A chaque fin du mandat électoral, la classe politique congolaise connait des moments forts en agitations, notamment des débats sur la qualité du fichier électoral, le respect du calendrier électoral, la réception des candidatures…la vérité des résultats des urnes.

L’échéance de 2023 ne se soustrait pas à ce principe. A une année des élections en RdC, plusieurs acteurs politiques, qu’ils soient de la majorité ou de l’opposition, prennent d’assaut les médias et les émissions politiques pour parler de la tenue des élections l’année prochaine.

Si, pour certains, le contexte sécuritaire du pays, marqué par l’invasion rwandaise, constitue un argument solide pour reporter les élections, tel n’est pas le cas pour Peter Kazadi, député provincial de Kinshasa et cadre de l’Union pour la démocratie et le progrès social (Udps), qui s’en tient à la parole du président de la Commission électorale nationale indépendante : « Moi, je m’en tiensà ce que dit la Ceni, qu’il y aura bel et bien les élections en 2023 ».

Pour ce cadre de l’Udps, il n’y a pas de raison de spéculer autour du report ou non des élections dans le délai constitutionnel tant que la Ceni, l’organe technique et habilité en la matière, ne se prononce pas à ce sujet. A propos, Peter Kazadi se montre jusque-là très optimiste sur la tenue des élections en 2023. «Je parlerai du retard au moment où la CENI nous le dira. Son président a dit, il n’y a pas longtemps, qu’il va organiser les élections à la date prévue par la Constitution. Je ne peux pas me fier aux spéculations des gens qui ne sont pas spécialistes et qui n’ont pas la charge d’organiser les élections », a souligné Peter Kazadi. Toujours selon ce membre du parti présidentiel, le gouvernement, pour sa part, se dit disposé à donner les moyens financiers et matériels pour que ces élections aient lieu dans le délai constitutionnel.Tout en affirmant que les opérations d’enrôlement des électeurs et de recensement de la population n’altèreront pas le calendrier électoral.

« Ce n’est pas le Premier ministre qui organise les élections. Depuis 2006, celles-ci ne se déroulent pas sur base de l’identification de la population, qui peut prendre autant de temps. Elles se font par contre sur base de l’identification des électeurs. Si donc, la Ceni me dit aujourd’hui qu’il faut identifier la population avant d’organiser les élections, j’en tirerai les conséquences », a martelé Peter Kazadi.

LE REPORT N’EST PAS D’ACTUALITE

L’insécurité dans l’Est du pays est un autre alibi avancé par ceux qui ne jurent que sur le report des élections. Pour Peter Kazadi, dont le parti politique doit prêcher par l’exemple,la reprise des hostilités entre les FARdC et le M23 ne pourra pas occasionner le glissement du mandat électoral en 2023.

Parlant del’insécurité qui a repris de plus belle dans la région Est de la RdC, le cadre de l’Udps a, avec sidération, répondu aux détracteurs du président de la République, qui allèguent que Félix Tshisekedi tirerait la ficelle de la situation pour renvoyer la tenue des élections sine die : «Envoyer nos populations à la mort pour nous maintenir au pouvoir ? Non. Cette guerre, nous l’avons trouvée et elle date de plus de 20 ans. Il n’est pas logique de croire que Tshisekedi s’associe aux Rwandais pour massacrer nos populations et se maintenir au pouvoir. C’est inhumain de soutenir de tels propos ».

Il faut préciser qu’à l’heure actuelle, la Ceni mène presque normalement ses activités pourse conformerà son calendrier électoral publié depuis le mois de février dernier. Ce, en dépit des quelques contraintes décriées par Denis Kadima, président de la  centrale électorale, notamment liées à la lenteur dans le financement, la dépendance financière de cette institution et l’insécurité dans certains coins du pays.

A l’instar du dernier processus électoral, qui a obligé la Ceni de cette époque, alors dirigée par Corneille Nangaa, de se passer des zones en proie à des conflits et des groupes armés notamment Beni, Butembo et Yumbi, la prochaine échéance, sans être prophète du malheur, risque de connaitre presque le même problème suite à la résurgence et l’activisme des groupes armés.

Enock Nseka

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