Fièvre jaune

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Fièvre jaune : Lancement de la campagne de vaccination préventive sur toute l’étendue de la province du Kasaï-Oriental

 

C’est depuis lundi 20 mars 2023 que la campagne de vaccination a été lancé en RDC précisément dans la province de Kasaï Oriental. La cérémonie de lancement a été présidée par le ministre provincial de la Santé, Maurice Mbaya Monji, à l’école primaire Saint Marcel située dans la commune de Dibindi à Mbuji-Mayi, chef-lieu du Kasaï-Oriental. Ladite campagne vise les personnes allant de 9 mois à 60 ans et intervient après avoir été organisée dans les neuf autres zones santé rurale du Kasaï-Oriental du 25 février au 7 mars dernier. Notons que la fièvre jaune est une maladie hémorragique virale aiguë transmise par des moustiques infectés. Il n’y a pas de traitement spécifique contre cette maladie. Le traitement en est symptomatique et vise à réduire les symptômes pour le confort du patient.

Selon le médecin chef de division provinciale de la santé du Kasaï-Oriental, Nestor Bonheur Tshiteku, près de 3 349 504 personnes sont attendues au cours de cette campagne de vaccination qui ira du 20 au 30 mars 2023. A cet effet, 165 000 sites ont été répartis dans les dix zones de santé de la ville de Mbuji-Mayi en vue de faciliter à la population de se faire vacciner.

Notons que le risque de décès par fièvre jaune est bien plus important que les risques liés au vaccin. A ce titre,  l’OMS recommande de ne pas vacciner les personnes suivantes: les enfants âgés de moins de 9 mois (les enfants âgés de 6 à 9 mois pouvant néanmoins être vaccinés durant une épidémie, lorsque le risque de contracter la maladie est plus élevé que celui d’un effet secondaire du vaccin); les femmes enceintes, sauf au cours d’une flambée de fièvre jaune lorsque le risque d’infection est élevé; les personnes présentant des allergies graves aux protéines de l’œuf et les personnes présentant une immunodéficience grave due à une infection à VIH/sida symptomatique ou à d’autres causes, ou présentant des troubles thymiques.

La fièvre jaune est une maladie hémorragique virale aiguë transmise par des moustiques infectés. Le terme « jaune » fait référence à la jaunisse présentée par certains patients. Le virus amaril responsable de la Fièvre jaune, est endémique dans les zones tropicales d’Afrique et d’Amérique latine, totalisant une population de plus de 900 millions d’habitants.

Selon les statistiques de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), près de 50% des personnes gravement atteintes de fièvre jaune qui ne sont pas traitées vont en mourir.Chaque année,l’on estime à 130 000, le nombre de cas de fièvre jaune et à 44 000 le nombre de décès dus à cette maladie dans les pays d’Afrique endémiques, où surviennent 90% des cas.

L’on signale que le nombre de cas de fièvre jaune a progressé ces deux dernières décennies en raison de la diminution de l’immunité de la population vis-à-vis de cette infection, de la déforestation, de l’urbanisation, des mouvements de population et du changement climatique.

Signes et symptômes

Une fois que l’on a contracté le virus, la période d’incubation dans l’organisme est de 3 à 6 jours et est suivie de la maladie, qui peut présenter une ou deux phases. La première, aiguë, provoque en général de la fièvre, des douleurs musculaires au premier plan desquelles des dorsalgies, des céphalées, des frissons, une perte de l’appétit, des nausées ou des vomissements. L’état de la plupart des patients s’améliore ensuite et leurs symptômes disparaissent au bout de 3 à 4 jours.

Toutefois, 15% des patients présentent une deuxième phase plus toxique dans les 24 heures suivant la rémission initiale. Une fièvre élevée se réinstalle et plusieurs systèmes organiques sont touchés. Le patient présente rapidement une jaunisse et se plaint de douleurs abdominales accompagnées de vomissements. Des saignements peuvent apparaître au niveau de la bouche, du nez, des yeux ou de l’estomac. Lorsque c’est le cas, on voit apparaître du sang dans les vomissures et les fèces. La fonction rénale se détériore. La moitié des malades présentant cette phase toxique meurent dans les 10 à 14 jours, et les autres se remettent sans lésion organique importante.

La fièvre jaune est difficile à diagnostiquer, surtout au cours de ses stades précoces. On peut la confondre avec le paludisme, la dengue, la leptospirose, l’hépatite virale (surtout les formes fulminantes d’hépatite B et D), d’autres fièvres hémorragiques (bolivienne, argentine, vénézuélienne) et d’autres maladies à flavivirus (comme les virus West Nile, Zika, etc.), et d’autres maladies, de même qu’avec une intoxication.

Les tests hématologiques permettent de détecter les anticorps antiamarils produits en réponse à l’infection. Plusieurs autres techniques sont employées pour identifier le virus dans des prélèvements de sang ou de tissu hépatique recueillis après le décès. Ces épreuves demandent un personnel de laboratoire hautement qualifié et du matériel et des produits spécialisés.

Populations à risque

Selon l’OMS, quarante-sept pays d’endémie situés en Afrique et en Amérique latine, totalisant une population de plus de 900 millions d’habitants, sont exposés à ce risque. En Afrique, celui-ci existe dans 34 pays comptant, selon les estimations, 508 millions d’habitants. Les autres populations exposées se trouvent dans 13 pays d’Amérique latine et, sur ce continent, c’est en Bolivie, au Brésil, en Colombie, en Équateur et au Pérou que le risque est le plus élevé.

Selon des estimations de l’OMS remontant au début des années 1990, 200 000 cas de fièvre jaune, dont 30 000 mortels, sont enregistrés chaque année dans le monde, 90% se produisant en Afrique. Une analyse récente de sources de données africaines à paraître dans le courant de cette année, fait des estimations du même ordre de grandeur mais légèrement inférieures, avec 84 000 – 170 000 cas graves et 29 000 – 60 000 décès dus à la fièvre jaune en Afrique en 2013. En l’absence de vaccination, les chiffres seraient beaucoup plus élevés.

Notons qu’un petit nombre de cas importés se produisent dans des pays exempts de fièvre jaune. Bien que cette maladie n’ait jamais été notifiée en Asie, cette région est exposée parce qu’elle réunit les conditions requises pour la transmission de cette maladie. Du XVIIe au XIXe siècle, des flambées de fièvre jaune ont été signalées en Amérique du Nord (New York, Philadelphie, Charleston, Nouvelle-Orléans, etc.) et en Europe (Irlande, Angleterre, France, Italie, Espagne et Portugal).

Transmission

Le virus de la fièvre jaune est un arbovirus appartenant au genre flavivirus, dont le principal vecteur est le moustique. Il transmet le virus d’un hôte à l’autre, principalement chez les singes, puis du singe à l’homme, et ensuite d’homme à homme.

Plusieurs espèces différentes de moustiques appartenant aux genres Aedes et Haemogogus transmettent le virus. Ces moustiques se reproduisent en général autour des maisons (gîtes larvaires péridomestiques), dans la jungle (gîte larvaire sauvage) ou dans les deux habitats (gîtes larvaires semi-domestiques). Il y a trois types de cycles de transmission :Fièvre jaune selvatique, Fièvre jaune rurale et Fièvre jaune urbaine.

Traitement

Il n’y a pas de traitement spécifique de la fièvre jaune, mais seulement un traitement de soutien contre la déshydratation, l’insuffisance respiratoire et la fièvre. Les infections bactériennes associées peuvent être traitées par les antibiotiques. Ce traitement de soutien peut améliorer l’issue de la maladie pour les patients gravement atteints, mais il est rarement disponible dans les zones défavorisées, signale-t-on.

Prévention

Selon les experts, la vaccination est la principale mesure préventive contre la fièvre jaune. Le vaccin antiamaril est sûr, d’un prix abordable et très efficace, une seule dose suffit à conférer une immunité durable et une protection à vie contre la maladie, et aucune dose de rappel n’est nécessaire. Il donne en 30 jours une protection immunitaire efficace à 99% des sujets vaccinés.

Un autre moyen de prévention contre cette maladie est la lutte contre les moustiques, qui est indispensable jusqu’à ce que la vaccination fasse effet. Le risque de transmission de la fièvre jaune peut être réduit dans les zones urbaines en éliminant les gîtes larvaires potentiels des moustiques et en appliquant des insecticides dans l’eau où les premiers stades de leur développement ont lieu.

Sambwe Musenge Carine

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