Ebola au Nord-Kivu : Début de la campagne de vaccination
Depuis le mercredi 13 octobre dernier, une campagne de vaccination contre le virus Ebola vient d’être lancée dans la province du Nord-Kivu à l’Est de la RDC, où la 13ème épidémie de la maladie à virus Ebola a été déclarée depuis le 8 octobre 2021.
Dans le souci de soutenir les autorités sanitaires de freiner la propagation du virus, le Bureau régionale de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a annoncé qu’environ 1.000 doses du vaccin rVSV-ZEBOV contre le virus Ebola et d’autres fournitures médicales ont été livrées de la capitale Kinshasa à la ville de Goma dans le Nord-Kivu , de ce lot, près de 200 doses, ont été prélevées pour être acheminées à la ville de Beni, qui est proche de la zone de santé de Butsili où le cas confirmé a été détecté. Selon les experts, les personnes à haut risque, y compris les contacts du cas confirmé et les premiers intervenants, recevront les doses.
Dans ce sens, les vaccinateurs utilisent l’approche de la vaccination en anneau, selon laquelle les contacts et les contacts des contacts sont vaccinés.« Ebola est un virus virulent et mortel qui peut se propager de manière agressive et rapide, mais les vaccins peuvent créer un pare-feu de protection autour des cas, stopper la chaîne de transmission, éviter une flambée potentiellement importante et sauver de nombreuses vies. La République démocratique du Congo est le fer de lance des efforts visant à mettre un terme à cette dernière résurgence d’Ebola, en misant sur l’expertise acquise lors de la réponse aux précédentes flambées », », a déclaré la Directrice du Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, le Dr Matshidiso Moeti.
Il sied de préciser que la RDC dispose au total de plus de 12.000 doses de vaccin qui peuvent être déployées si nécessaire. L’on signale par ailleurs que les équipes d’intervention d’urgence travaillent 24 heures sur 24 pour retrouver les contacts, décontaminer les espaces infectés et intensifier la surveillance et les tests. A ce jour, plus de 170 contacts ont été déjà identifiés et les équipes surveillent leur santé.
Notons en outre que pour soutenir les autorités nationales dans leurs efforts d’intervention, l’OMS a débloqué 200.000 dollars par le biais de son Fonds de réserve pour les urgences. Cette agence onusienne est également en train d’expédier cinq tonnes de matériel d’intervention, notamment des produits thérapeutiques, des équipements de protection individuelle et du matériel de laboratoire. L’OMS a tenu également à souligner que parmi les premiers membres de l’équipe d’intervention de 15 personnes déployée à Beni figure un expert en prévention de l’exploitation et des abus sexuels.
Cet expert informera les employés et les partenaires de l’OMS sur la manière de prévenir tout comportement inapproprié et abusif. Ce dernier travaillera également avec les organisations non gouvernementales locales pour sensibiliser les communautés aux abus sexuels et à la manière de les signaler.
Séquençage génomique pour déterminer les liens épidémiques
L’on se souviendra que Beni a été l’un des épicentres de la flambée d’Ebola 2018-2020 dans l’est de la RDC et se trouve à environ 50 km de la ville de Butembo qui a connu une nouvelle flambée d’Ebola plus tôt cette année. A ce titre, l’OMS estime que des cas sporadiques peuvent survenir après une épidémie majeure, mais un séquençage génomique supplémentaire est nécessaire pour déterminer si ce dernier cas est lié aux épidémies précédentes.
C’est pourquoi, le laboratoire principal de l’Institut National de Recherche Biomédicale (INRB) à Kinshasa, teste actuellement des échantillons du cas confirmé afin d’identifier la souche et les résultats sont attendus cette semaine, a-t-on précisé.
Pour rappel, le cas confirmé est un garçon de deux ans qui est décédé le 6 octobre dans un établissement de santé local. Il vivait dans la même communauté où trois membres d’une même famille sont morts en septembre après avoir présenté des symptômes similaires à ceux d’Ebola.
Sambwe Musenge Carine
