Alors que la feuille de route du dialogue national a été rendue publique, de nombreuses incertitudes subsistent quant à sa tenue effective. Ce processus, initié par les confessions religieuses à travers l’ECC et la CENCO, se veut un cadre de concertation inclusif pour les acteurs politiques – y compris les opposants armés – ainsi que la société civile.
L’objectif est d’établir un Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble, afin de mettre définitivement un terme au cycle de violence en RDC.
Mais, les avis restent partagés. D’un côté, certains y voient une opportunité pour les Congolais d’aborder les causes profondes des crises récurrentes : la gestion de la chose publique, les conflits armés, le climat politique, etc. De l’autre, plusieurs voix dénoncent une initiative destinée à satisfaire des ambitions personnelles ou à redistribuer des postes.
Face à ces critiques, Mgr Donatien Nshole, secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), signe et persiste : « Il n’y a pas deux solutions. Il faudra que les Congolais se mettent ensemble, non pas pour se partager le pouvoir, mais pour réfléchir à la direction que doit prendre le pays pour qu’il n’y ait plus des conflits armés. ».
Cette sortie intervient dans un contexte sécuritaire particulièrement tendu, notamment à l’Est du pays. En dépit des négociations engagées à Washington et à Doha, la coalition rebelle M23-AFC continue d’étendre son emprise territoriale, tout en instaurant des structures parallèles d’administration dans les zones qu’elle contrôle.
Dernière provocation en date : une tentative de mise en place d’un appareil judiciaire autonome à Goma, au mépris total des lois de la République.
Dans ce contexte, le dialogue inter congolais porté par les Pères religieux est perçu comme l’une des pistes pouvant permettre à un retour de paix définitif et à la décrispation politique.
Enock Nseka