Cop 26

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Brésil et Afrique du Sud : la part du lion (respectivement 8,5  et 15 milliards de dollars américains)

Bassin du Congo, des miettes : juste 1,5 milliard de dollars

A Glasgow, en Ecosse, pays relevant du consortium Royaume-Uni (avec l’Irlande du Nord, le pays de Galles, le Canada, quelques petites îles éparpillées un peu partout dans la mer du Nord comme les Feroë) s’est tenue la COP 26. Elle a réuni la crème des « grands dirigeants » du monde, dont les Etats-Unis, l’Angleterre, la Russie, la Chine, la France, l’Allemagne et de nombreux pays émergents (Brésil, Inde…). Des dirigeants dont on devrait douter de leur capacité à diriger le monde. Ou à gérer les conflits armés depuis des décennies. Ce qu’oublient bon nombre de gouvernants « tiers-mondistes ».En effet, la France d‘abord avec la défaite de Dien-Bien –Phu et les Etats-Unis avec l’évacuation précipitée de Saïgon, n’avaient-ils pas montré les limites de leur puissance militaire? La Chine et la Russie n’avaient-elles pas mises à genoux par les Japonais au cours de la seconde guerre mondiale ? N’eût-été l’utilisation de la bombe atomique à Hiroshima et Nagasaki, « les boys de l’Uncle Sam » seraient-ils venus à bout de la détermination des « kamikaze japonais ?  On peut encore se demander pourquoi  les G’I s’en vont de l’Afghanistan et de l’Irak après des années d’occupation des territoires dits pacifiés,  ou pourquoi les hordes moscovites lourdement armées ne sont pas venues à bout de « pouilleux talibans » qui aujourd’hui se pavanent dans les rues de Kaboul. Interdisant aux filles de Mahomet toute culture, alors que le prophète était ouvert à l’ouverture de la société aux bienfaits de l’accès à l’éducation, à la santé et à l’équilibre de l’éducation morale de tous, femmes et hommes compris ?

Les Américains, les Russes, les Anglais ( dans la grande colonie des Indes Occidentales – aujourd’hui partagée entre l’Inde, le Pakistan, le Bangladesh et le Cashmir), n’ont pas su venir à bout de la détermination des populations autochtones, tout comme ils n’ont pas su le faire en Afrique ( Kenya, Ouganda…).

Mais revenons à nos moutons, ceux de la Cop 26, après cette introduction assez peu reluisante sur l’attitude de nos partenaires.

En effet, au cours de la deuxième journée de la conférence en question, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, s’est évertué à développer un plaidoyer vibrant, peut-être un peu larmoyant concernant sur l’état de la prise en compte des atouts naturels de la RDC dans le cadre de l’atténuation des émissions des gaz à effets de serre. Le président congolais a insisté sur le fait que les forêts et l’utilisation des terres de la République démocratique du Congo sont des atouts naturels sur le processus d’atténuation des émissions des gaz à effets de serre. Il a démontré que ce processus peut maintenir les forêts, les tourbières, les réservoirs de carbone en état de contribuer à la lutte contre le changement climatique, du bassin du Congo. Et dans l’atténuation des émissions des gaz à effets de serre qui menacent non seulement la bassin du Congo, mais tous les territoires du monde. Le Congo, Kinshasa, particulièrement, étant le deuxième poumon du monde  après l’Amazonie, déjà très déforéstée par des politiques d’inconscience.

Pour la préservation du bassin forestier du Congo qui comprend dix pays (Burundi, Cameroun, Congo-Brazzaville, Gabon, Guinée équatoriale, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Rwanda, Sao-Tomé et Principe, Tchad), le 1,5 milliards de dollars américains qu’ont bien voulu décaisser une dizaine de pays, ne représente que des miettes.

Même si la Comifac- Commission des forêts d’Afrique centrale) s’en réjouit à travers son président en exercice Jules-Doret Ndogo en ces termes : « Cette promesse de financement sans précédent représente un immense  espoir pour les forêts de l’Afrique centrale. C’est pourquoi je tiens à adresser mes remerciements sincères et à nos partenaires engagés à nos côtés . J’encourage aussi nos gouvernements et nos organisations au niveau local à poursuivre leurs efforts pour reprendre le chemin d’un développement vert, protéger la biodiversité, les populations locales et particulièrement les femmes et les enfants. Nous, pays africains, devons montrer l’exemple et nous avons plus que jamais besoin de l’engagement de nos partenaires pour concrétiser nos ambitions. Car, cet enjeu dépasse largement les frontières de l’Afrique centrale ».

Satisfaction acceptable du président de la Comifac ? Peut-être bien que oui, peut-être bien que non.

Mais, toujours est-il que des observateurs sont d’un avis mitigé.

En effet, pourquoi l’Afrique du Sud, qui ne possède pas le  cinquième de la moitié de la forêt de l’Afrique ( dont l’apanage reste à la RDC avec 47%) devrait-elle bénéficier de 8,5 millions de dollars américains, juste pour « accélérer le passage du charbon aux énergies renouvelables » ? Une première, se félicité son président Cyril Ramaphosa, qui n’hésite pas à la qualifier d’ « un moment décisif pour notre propre transition, mais aussi pour le monde entier ». Car, son pays s’engage à réduire d’ici 2030, ses émissions de CO2 dans une fourchette comprise entre 420 tonnes et 350.

Le Brésil : le gros lot

A cette réunion de la Cop 26, le Brésil s’est  adjoint la part du lion en matière de financement pour la lutte contre la déforestation, la préservation de ses forêts d’ici 2030. Plus de 100 pays, dont la Chine, l‘Australie, l’Indonésie –un autre poumon vert planétaire-, les USA). Ce pays de l’Amérique latine- premier poumon climatique avant le bassin du Congo- a obtenu l’engagement de ces nombreux pays pour préserver ses forêts, ralentir le réchauffement climatique la somme de 17 milliards de dollars américains. Dont 10,3 milliards de dollars proviendraient des gouvernements qui se sont engagés et 7 milliards des entreprises privées.

Une question demeure cependant sur la disparité du financement en matière de préservation climatique concernant les principales régions susceptibles de sauver la planète du réchauffement climatique : les experts rdcongolais et de la région du bassin du Congo, ont-ils été à la hauteur pour défendre la cause du deuxième poumon climatique du monde ? Car, à voir la modestie de l’enveloppe allouée à la dizaine des  pays du bassin du Congo, et pour une période de cinq ans, quels seront les véritables effets que ce financement, saura apporter aux politiques locales pour les quelque centaines de millions qui vivent des ressources forestières de ce site ?

Kalume Ben Atar   

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