Appendice : Son rôle est très utile pour l’organisme humain, selon de nouvelles études
Considéré autrefois comme un pseudo-organe résiduel et sans réelle fonction, des recherches très récentes viennent de démontrer que l’appendice requiert des rôles très utiles pour le bon fonctionnement de l’organisme humain. En effet, depuis longtemps, les travaux menés par le célèbre scientifique Charles Darwin ont laissé croire que l’appendice était simplement un artefact inutile de l’évolution. Laquelle théorie est totalement remise en question et quasiment rejetée, aujourd’hui par les chercheurs. Les statistiques révèlent, par ailleurs qu’environ 1 personne sur 100 000 naît sans appendice. Environ 1 personne sur 20 contracte l’appendicite (inflammation de l’appendice) et 10 millions de cas sont enregistrés chaque année dans le monde, avec 50 000 personnes en meurent.
L’appendice est un petit sac sans fermeture qui dépasse du caecum, le début du gros intestin. Contrairement à la théorie de l’évolution de Darwin, des études au cours des dernières années ont montré que l’appendice possède des fonctions utiles pour notre organisme.
En effet, il ya quelques années, William Parker, professeur de chirurgie à la Duke UniversitySchool of Medicine de Durham et ses collègues ont découvert que l’appendice pouvait servir de réservoir de bactéries intestinales utiles, celles qui aident le corps à digérer les aliments.« Si Darwin avait su alors ce que les scientifiques savent aujourd’hui sur l’appendice, il n’aurait jamais suggéré que ce soit un vestige sans valeur de l’évolution »a-t-il indiqué. Pour rappel, dans sa théorie de l’évolution, Charles Darwin avait conclu que l’appendice était un organe résiduel de nos ancêtres qui mangeaient des feuilles, celui-ci les aidait potentiellement à digérer la nourriture. Alors que ces ancêtres ont évolué pour s’appuyer sur un régime à base de fruits plus facile à digérer, Darwin a supposé que l’appendice ne remplissait plus sa fonction, tout comme le petit os du coccyx triangulaire à la base de la colonne vertébrale humaine, un reste d’os de queue des ancêtres lointains des humains.
Un rôle important dans la flore intestinale et le système immunitaire
A en croire ces chercheurs, lorsque les maladies éliminent les bonnes et mauvaises bactéries de l’intestin, de bonnes bactéries peuvent émerger dans l’environnement sécuritaire de l’appendice pour aider à restaurer l’intestin dans un état sain.
De plus, l’appendice possède une concentration élevée de tissu lymphoïde. Ce tissu génère des globules blancs connus sous le nom de lymphocytes, qui aident à renforcer les réponses du système immunitaire aux germes envahisseurs, ce qui suggère que l’appendice peut aider à fabriquer, diriger et entraîner ces cellules immunitaires.
Dans leur étude, les chercheurs ont également enquêté sur l’évolution de l’appendice dans le règne animal. Ils ont ainsi découvert que l’appendice existait dans l’évolution des mammifères depuis au moins 80 millions d’années, bien plus longtemps que prévu si l’appendice était vraiment un vestige. De plus, ils ont également découvert que l’appendice avait évolué indépendamment au moins 32 fois chez les mammifères, chez des espèces aussi diverses que les orangs-outans, les wombats, les ornithorynques, les castors, les koalas, les porcs-épics et les lamantins.
« Lorsque nous avons examiné les espèces qui ont un appendice, nous n’avons trouvé aucun point commun dans le régime alimentaire, ni aucune information sur leurs interactions sociales ou modes de vie, mais les espèces qui avaient un appendice avaient une forte concentration de tissu immunitaire dans cette zone, donc étant donné ce point commun, on pourrait présumer une fonction commune », a expliqué le professeur Parker.
Les conséquences d’une évolution sans appendice, selon ces chercheurs
D’après ces scientifiques, si l’appendice disparaissait dans une société ayant développé l’agriculture après que les gens aient commencé à vivre en colonies, les décès seraient bien plus nombreux. Les gens auraient commencé à vivre dans des zones surpeuplées, et avec un assainissement médiocre, les maladies se propageraient davantage.
Ils estiment également que si l’appendice disparaissait dans une société de chasseurs-cueilleurs, il y aurait certainement bien plus de décès dus aux maladies infectieuses.
Ensuite, sur une longue période, sur des millions d’années, un système physiologique évoluerait lentement, fonctionnant de la même manière qu’un appendice pour limiter les décès parmi les individus.
En outre, ces chercheurs ont conclu que si l’appendice disparaissait dans une société moderne après la révolution industrielle, les humains auront transplantations fécales pour compenser l’absence d’appendice ou des antibiotiques pour les aider à survivre. En clair, sans appendice, les individus n’auraient pas le réservoir de bactéries utiles de l’appendice pour les aider à se remettre d’infections nocives.
Et lorsque cela se produit, des transplantations fécales peuvent être nécessaires. Ces procédures consistent donc à transférer les bactéries provenant des excréments de personnes en bonne santé dans les intestins de patients souffrant de problèmes intestinaux, via un tube ou une capsule placé dans la gorge ou dans le rectum.
Dans ce sens, la greffe amènera des bactéries saines dans les intestins envahis par des bactéries pathogènes. Ces procédures pourront ainsi devenir plus courantes à mesure que les antibiotiques sont sur utilisés et que les germes développent une résistance à ces médicaments, estiment ces experts.
Ces experts estiment aussi que l’un des avantages potentiels d’un monde sans appendices est la disparition de l’appendicite. Cependant, des travaux antérieurs ont suggéré que l’appendicite pourrait être due à des changements culturels liés à la société industrialisée et à l’amélioration de l’assainissement.
L’on considère en effet, que ces changements ont laissé les systèmes immunitaires humains avec trop peu de travail, augmentant les risques de dysfonctionnement.
Notons aussi que l’appendicectomie, ou ablation chirurgicale de l’appendice, est l’une des chirurgies abdominales les plus fréquemment pratiquées. « Si nous n’avions pas d’appendice en premier lieu, il n’y aurait aucun décès dû aux appendicites », considèrent ces scientifiques.
Sambwe Musenge Carine