Musique: Madonna Louise Ciccone, l’éclosion d’une véritable bombe

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Madonna Louise Ciccone

Madonna naît le 16 août 1958 à Bay City, dans le Michigan. Elle est la fille de Silvio Anthony « Tony » Ciccone, un italo-américain ingénieur chez Chrysler et General Motors, et de Madonna Louise Fortin, d’origine franco-canadienne. Son père est né le 2 juin 1931 d’immigrés italiens originaires du village de Pacentro (Abruzzes) et arrivés aux Etats-Unis en 1919.

Quant à sa mère, née le 11 juillet 1933, elle est une descendante directe de Julien Fortin, qui a émigré depuis le Perche vers la Nouvelle-France en 1650. La famille Fortin est apparentée au pionnier Zacharie Cloutier, faisant de Madonna une lointaine cousine de plusieurs personnalités québécoises dont Céline Dion, Diane Tell et Xavier Dolan. Mariés en 1955, Silvio Ciccone et Madonna Fortin ont ensuite six enfants : Anthony (3 mai 1956-25 février 2023), Martin (né le 15 juin 1957), Madonna (que l’on surnomme « Little Nonni » pour la distinguer de sa mère), Paula (née le 22 août 1959), Christopher (né le 22 novembre 1960) et Mélanie (née le 30 juin 1962).

Elevée dans un milieu strictement catholique, Madonna prend comme prénom de confirmation Veronica, en référence à sainte Veronique. Son grand-père paternel, n’ayant aucun diplôme, dut exercer le même métier de carrier pour un petit salaire, et élèva ses enfants sévèrement afin de leur apprendre la discipline, le respect et surtout à subsister par leur seule persévérance. Le père de Madonna appliquera la même méthode à ses enfants pour leur assurer un avenir préférable au sien. Le 1er décembre 1963, à l’âge de cinq ans, Madonna perd sa mère des suites d’un cancer du sein. Sa mort sera un sujet récurrent dans ses œuvres musicales, que Madonna abordera entre autres dans les albums Like a Prayer (1989), Ray of Light (1998) et American Life (2003) et lui fera décréter qu’elle ne dépendrait jamais de personne et n’aurait aucun scrupule à se battre et à défendre sa place dans la société.

La jeune Madonna reste très proche de sa grand-mère, Elsie Mae Fortin (décédée le 9 mars 2011 à l’âge de quatre-vingt-dix-neuf ans). La famille déménage ensuite dans l’agglomération de Détroit, à Rochester Hills, où Madonna poursuit avec succès ses études secondaires à la Rochester Adam High School. Son père se remarie trois ans après la mort de sa femme, avec Joan Gustafson (née le 3 février 1943), une de ses aides-domestiques, avec qui il a ensuite deux enfants, Mario et Jennifer (nés respectivement en 1967 et 1968).Christopher est de toute la fratrie le plus proche de Madonna, il dirigera deux de ses tournées et apparaîtra dans ses premiers clips.

La chanteuse est en revanche plus distante de ses demi-frère et sœur, leur mère ne s’entendant pas bien avec Madonna qui mit du temps à accepter que son père ait des enfants avec une autre femme. Très jeune, elle prend des cours de piano mais, assez vite, convainc son père de la laisser suivre à la place des cours de danse classique. Sa belle-mère l’inscrit dans une école catholique au sein de laquelle elle participe activement aux activités artistiques.

Souffrant alors d’une faible estime d’elle-même, elle prend confiance en elle grâce à son professeur de danse Christopher Flynn, qui aurait été le premier à lui souligner qu’elle était belle, talentueuse et charismatique, et aurait fait naître en elle l’idée d’une carrière de danseuse à New-York. Ses capacités intellectuelle lui facilitent l’accès à la prestigieuse université du Michigan, où elle reçoit une bourse d’études de danse et un temps pom-pom girl. Malgré d’excellents résultats, elle quitte l’établissement après deux années, suscitant la déception de son père qui, s’inquiétant pour l’avenir de sa fille, prend des mesures extrêmes et décide de lui couper les vivres. Elle quitte Michigan et s’installe alors à New-York, rêvant de devenir danseuse.                          

SES DÉBUTS DANS LA MUSIQUE                                          

En septembre 1978, elle arrive à New-York avec 35 $ en poche et se rend au quartier des théâtres, à Times Square, en espérant y trouver la gloire. Madonna évoquera plusieurs épisodes traumatisants à son arrivée : « Je n’y ai pas été accueillie à bras ouverts. La première année, on m’a braquée par un pistolet. J’ai été violée sur le toit d’un immeuble où on m’avait poussée avec un couteau dans le dos et mon appartement a été cambriolé trois fois ». Elle devient rapidement étudiante de la très respectée danse classique Pearl Lang et vit d’emplois dans une grande précarité, esseulée et avec le peu d’argent que lui rapportent ses emplois de serveuse, danseuse ou modèle de nu. Madonna incarnera par conséquent l’image du rêve américain : réussir à partir de rien par sa seule détermination.

Elle part ensuite à Durham pour décrocher une audition et suivre les cours de danse de Martha Graham et Alvin Ailey à l’American Dance Center de New-york. En 1979, elle fait la connaissance Dan Gilroy, qui lui apprend la guitare. Lassée de ses relations tumultueuses avec Pearl Lang, elle laisse de côté sa carrière de danseuse pour faire de la musique et devient ainsi batteuse puis chanteuse du groupe Breakfast Club. Après bon nombre d’auditions (notamment pour Footloose et Fame), des producteurs la remarquent lors d’une audition pour Patrick Hernandez et veulent lui faire tenter sa chance en France, elle vit alors pendant cinq mois entre Lille, Paris et Marseille, enchaînant les contrats dérisoires, mais gagnant en expérience. A nouveau lassée, elle rentre aux Etats-Unis en août et reprend les auditions.

En octobre, elle finit par tourner dans un film à petit budget « A Certain Sacrifice » de Stephen Jon Lewicki. Durant l’été 1980, elle produit son propre groupe « Emmy & The Emmys », dans le quartier de Manhattan au Music Building avec Stephen Bray et Gary Burke pour lequel elle écrit quatorze chansons. Le groupe se produit dans les clubs, interprétant les compositions de la chanteuse. Début 1981, le groupe se disloque et Madonna fait écouter une cassette à Camille Barbone, la coprésidente de Gotham Management, qui lui promet alors une carrière rock du style Pat Benatar et produit dix titres selon Barbone, le talent de Madonna n’est perceptible que lorsqu’elle sur scène, elle persuade alors Bill Lomuscio, un organisateur de concerts, de la faire jouer dans les clubs. Très vite, son style et sa façon de s’habiller vont faire des émules et ses démos intéressent alors Atlantic Records, Geffen Records et Columbia.

Mais, voulant faire du funk, elle laisse tomber Gotham et retourne voir Bray. Ensemble, ils produisent une maquette de titres inspirés de la rue : Everybody, Ain’t No Big Deal, Burning Up et Stay, que Madonna tente de faire jouer au club new-yorkais Danceteria. Mark Kamins, le DJ du club est séduit et la présente à Seymour Stein, le PDG de Sire Records. En avril 1982, elle signe avec Sire Records, filiale de Warner, qui permet la sortie de son premier 45 tours, Everybody, qui ne la fera pas connaître du grand public mais aura un certain succès dans les discothèques américaines. Viendront ensuite Burning-Up et Physical Attraction qui seront encore une fois, connus principalement aux Etats-Unis. En juillet 83, sort son premier album, Madonna, composé de belles chansons, pour la plupart produites par Reggie Lucas et écrites par la chanteuse elle-même.

Devant le succès progressif de l’album, trois autres singles sortent, rencontrant également le succès : Holiday, Borderline et Lucky Star. Depuis, l’album s’est vendu à plus de dix millions d’exemplaires, dont la moitié aux Etats-Unis. C’est avec son deuxième album que l’artiste se fait réellement connaître internationalement. Like a Virgin, qui parait fin 1984, s’écoulera ainsi à plus de vingt millions d’exemplaires à travers le monde, dont dix millions aux Etats-Unis, grâce aux singles Material Girl, un brin controversé, Angel, Dress You Up et surtout Like a Virgin, titre très controversé (mélangeant sous-entendus érotiques et références et références religieuses) qui devient le premier vrai grand hit international de la chanteuse. Cette fois-ci, Madonna ne participe à l’écriture que pour la moitié de l’album.

Le phénomène pop se répand : les jeunes filles occidentales adoptent sa coiffure et son style vestimentaire, les sous-vêtements par-dessus et les bracelets en caoutchouc font alors des « Wanabees », les premières groupies de popstar féminine. En 1985, Like a Virgin est réédité avec un titre supplémentaire, le tube « Into the Groove », bande originale du film Recherche Susan désespérément, dans lequel Madonna tient l’un des rôles principaux.

La même année, elle épouse sur une plage privée de Mailbu, l’acteur Sean Penn : leur mariage sera émaillé de violences et ils finiront par divorcer en 1989. Alors que sa 1re tournée, The Virgin Tour, s’arrête dans les plus grandes villes des Etats-Unis et du Canada, elle participe au Live Aid avec les plus grands noms de la musique. A vingt-six ans, Madonna a une fortune de cinquante millions de dollars, ce qui en fait l’une des plus jeunes multi-millionnaires au monde. En 1986, alors que l’on s’attend à ce qu’elle quitte la scène, elle revient avec « True Blue », album dans lequel elle s’implique davantage (elle est désormais coauteur et coproductrice de l’intégralité de l’album). Plus mature, ce disque est un nouveau succès, se classant numéro un dans vingt-huit pays (un record à l’époque) et deviendra son album le plus vendu, avec plus de trente millions d’exemplaires.

Les cinq extraits : Live to Tell, Papa don’t Preach, True Blue, Open Your Heart et La isla bonita, deviennent des tubes internationaux, se classant numéro un dans la plupart des pays. Elle crée une nouvelle fois la polémique, notamment avec le clip de Open Your Heart où elle s’affiche en stripteaseuse et le texte de Papa Don’t Preach, interprété par certains comme une chanson anti-avortement (Madonna dira plus tard être favorable à l’IVG). Elle coécrit ensuite avec Stephen Bray, « Each Time You Break My Heart », qu’elle prévoyait de chanter en solo, avant de l’offrir à Nick Kamen, en étant toutefois présente dans les chœurs. En 1987, elle tient le rôle principal de la comédie Who’s That Girl, enregistre quatre chansons pour la BO du film (donc les singles Who’s That Girl, Causing a Commotion et The Look of Love) et se lance dans une 1re tournée mondiale, le Who’s That Girl Tour, traversant le Japon, les Etats-Unis et l’Europe.

Le 29 août, devant 130 000 spectateurs, au Parc de Sceaux, elle fait sensation en jetant sa culotte au public. Les recettes de ce gigantesque spectacle sont reversées à l’association de Line Renaud pour la lutte contre le Sida. En mars 1989, l’album Like a Prayer marque une rupture par rapport aux précédents opus : Madonna, qui a alors trente ans, s’implique plus largement dans la production, opte pour un son plus acoustique et se dévoile davantage dans ses textes. Le premier single, Like a Prayer, est un nouveau succès mais le clip fait scandale dans les milieux catholiques : certains groupes extrémistes n’hésitent pas à la qualifier de satanique et l’Eglise Catholique interdit le clip en Italie.

Cette polémique n’empêche pas l’album Like a Prayer d’être numéro un dans le monde pendant plusieurs semaines, porté par les singles, Express Yourself, Cherish et Oh Father. En 1990, la Star a décroché un second rôle aux côtés de Warren Beatty dans Dick Tracy, son interprétation est bien accueillie par par la critique et le film est récompensé de trois Oscars, dont un pour la chanson Sooner or Later écrite par Stephen Sondheim. Madonna au sommet de sa gloire, se lance au printemps dans une deuxième tournée mondiale, le Blond Ambition Tour, mais suscite la controverse : pour avoir simulé un acte de masturbation durant Like a Virgin, la star doit faire face à une tentative d’arrestation par la police de Toronto…( la suite au prochain article)

Majoie Kisalasala

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