Invité par la Commission environnement, tourisme, ressources naturelles et développement durable de l’Assemblée nationale, le numéro un des Hydrocarbures, Didier Budimbu, a reçu le satisfecit des députés pour la maîtrise de son secteur.
Face à eux, il a répondu à certaines préoccupations des élus nationaux notamment sur la situation de l’attribution des blocs pétroliers. Entre autres sujets, l’impact de la guerre en Ukraine sur les prix des produits pétroliers, l’évolution de négociations avec l’Angola sur la Zone d’intérêt commun (ZIC) ainsi que la problématique des dépôts pétroliers en milieu urbain.
Didier Budimbu, qui a donné la preuve de la bonne maîtrise de son sujet, a rencontré les préoccupations de ses vis-à-vis.
Faisant savoir qu’en date du 10 mars de l’année en cours, il avait sollicité, lors du Conseil des ministres, l’approbation du projet de lancement d’appel d’offres pour l’attribution des droits d’hydrocarbures sur les 16 blocs pétroliers sélectionnés.
La question qui brûle les lèvres actuellement en lien avec l’impact de la guerre en Ukraine, le ministre des Hydrocarbures a relevé qu’à ce jour l’pprovisionnement du pays en produits pétroliers est bien évidemment tributaires du marché international.
Raison pour laquelle, les sanctions prises contre la Russie, 3e producteur mondial de l’or noir, par de nombreux pays occidentaux en réaction au conflit qui l’oppose à son voisin impactent négativement le marché international dans ce secteur comme dans bien d’autres.
Le prix des produits pétroliers à la pompe étant liés au Prix moyen frontière (PMF) appliqué par les fournisseurs, devrait normalement connaître de fortes variations en fonction de la dynamique du marché international. Selon lui, les accroissements des PMF ont été observés depuis le début de la guerre entre février et mars : pour Mogas 38%, le gasoil 58%, le Jet 55% et le Fomi 21%
Ces variations de loin supérieures devraient conduire à la révision de la structure des prix du carburant terrestre et d’aviation pour garantir le ravitaillement du pays en évitant ainsi toute rupture.
Pour Didier Budimbu, la politique appliquée par le gouvernement pour des raisons sociales et qui consiste à subventionner les consommateurs, permet une certaine stabilisation des prix à la pompe.
Néanmoins, les paiements tardifs du manque à gagner, occasionnés par la subvention mettent à mal les sociétés commerciales de la profession pétrolière qui voient s’éroder leurs fonds de roulement.
Au sujet de la ZIC, un accord a été signé entre la RDC et l’Angola en 2007 sur l’exploitation conjointe des hydrocarbures.Malheureusement elle n’a jamais connu de développement escompté depuis le début d’exécution conjointe de travaux pétroliers.
L’équipe angolaise a remis officiellement pour la première fois à la délégation congolaise un disque dur contenant une grande partie de données géologiques et géophysiques sur la ZIC.
Pour Didier Budimbu, l’obtention de ces données permettra à la partie congolaise de faire une évaluation indépendante des potentialités en hydrocarbures (pétrole et gaz).
En conclusion le membre du gouvernement a présenté aux députés la problématique des dépôts pétroliers en milieu urbain.
D’après lui, il délivre annuellement des autorisations de stockage pour les dépôts classiques de capacité supérieure à 10 m³ et de permis de stockage pour ceux de moins de 10m³.
Pour mettre fin à cette situation de déplorable des dépôts pirates er dans le cadre de l’assainissement
urgent et structuré le secteur de l’aval pétrolier a déjà été déclenché depuis juin 2021 par l’annonce d’un certain nombre des mesures y relatives et faisant suite à la situation malheureuse survenue au quartier Debonhomme à Matete, il a décidé de la mise sur pied de la brigade mixte dénommée Hydro task force/Kin ayant pour tâche principale de procèder à l’identification et à la fermeture des dépôts de stockage des produits pétroliers clandestins et non conformes dans la ville de Kinshasa.
Le ministre a profité de l’occasion pour solliciter l’implication des élus nationaux pour l’accompagnement des mesures qui sont prises dans le cadre de cette brigade.
Après son intervention, les députés ont félicité les ministres pour la maîtrise de son secteur, via son président Constantin Mbengele.
Quelques questions posées également après son allocution, notamment à la suite du dégazage du Golf de Kabuno, l’exploitation de gaz méthane ainsi que la politique mise en place pour exploiter le pétrole congolais et raffiné sur place.
Le ministre, selon la procédure, a sollicité et obtenu un délai d’une semaine pour apporter d’autres détails sur ces questions.
Micha Kisalasala