La République démocratique du Congo (RDC) célèbre ses 65 ans d’autonomie dans une atmosphère teintée par l’augmentation de la violence et la continuité de l’agression rwandaise. La célébration est ternie par les menaces militaires et la détérioration de la sécurité dans l’est du pays, où des parties des provinces du Nord-Kivu et Sud-Kivu sont occupées par les terroristes du M23, soutenus en soldats et en matériel par l’armée du Rwanda.
En réponse à ces offensives extérieures, Félix Tshisekedi, le président de la République, a renforcé son appel à l’unité nationale, à la solidarité ainsi qu’à la préservation de l’intégrité du territoire national.
« Notre souveraineté est notre honneur et nous poursuivrons la défense de notre pays contre toute forme d’ingérence. La communauté internationale se doit d’agir avec détermination pour mettre un terme à cette invasion », a-t-il déclaré tant sur le sol national qu’à l’international.
La communauté diplomatique a également fait part de son inquiétude, en appelant à respecter la souveraineté congolaise et les frontières établies du pays de Lumumba.
Face à cette nouvelle tentative de balkanisation, un souhait du voisin rwandais à la recherche de ressources et d’espace vital congolais, de nombreux acteurs et organismes internationaux n’ont pas hésité à venir en soutien à la RDC.
L’Union africaine (UA) continue de faire pression pour un dialogue entre les parties en conflit et une réduction des tensions. La France, les États-Unis et l’Union européenne ont également multiplié les déclarations condamnant l’ingérence du Rwanda et insistant sur le retrait de ses troupes du sol congolais.
Le secrétaire général de l’ONU a réaffirmé l’engagement de l’organisation à « soutenir la RDC dans sa quête de paix » et a demandé à la communauté internationale d’augmenter son aide humanitaire.
Il est pertinent de rappeler la résolution 2773 adoptée le 21 février par le Conseil de sécurité des Nations Unies, qui a, à l’unanimité de ses membres, fermement condamné l’offensive du mouvement terroriste M23 en RDC et son occupation des provinces du Nord-Kivu et Sud-Kivu.
La célébration des 65 ans d’Indépendance de la RDC rappelle au pays et au monde entier la force et la résilience du peuple congolais face aux épreuves. En dépit des défis, l’engagement à défendre la souveraineté et à établir la paix reste intact.
La communauté internationale est appelée à jouer son rôle afin de mettre fin aux agressions et de garantir un avenir pacifique à la RDC, poumon de l’Afrique.
Peu après l’Indépendance douloureusement acquise le 30 juin 1960, la RDC avait déjà été confrontée à des tentatives de violation de son intégrité territoriale.
La menace initiale de balkanisation du Congo a été provoquée par le colonisateur, le royaume de Belgique, qui a orchestré les mouvements séparatistes du Katanga et du Kasaï en 1961. Patrice Lumumba, le tout premier ministre congolais, a été tué le 17 janvier 1961 à Elisabethville (Lubumbashi) et avait ouvertement critiqué ce stratagème belge dirigé contre le nouvel État.
J-P E