La République démocratique du Congo a commémoré, lundi 30 juin 2025, ses soixante-cinq ans (65ans) d’indépendance. Ce jour qui marque la fin de la colonisation du pays par la Belgique, est une occasion de célébrer la souveraineté, acquise sur fond de la résilience, mais également de faire un état de lieu de tous les domaines du secteur public.
Cette introspection de ce qu’on a fait de l’indépendance, conduit à poser des nombreuses questions des fonds sur les avancées ou les reculs enregistrés depuis qu’on est devenu un état souverain. Mais, l’évaluation englobe la gestion de cinq présidents qui se sont succédé dans le temps, de Kasa-Vubu à Tshisekedi en passant par Mobutu et les deux Kabila (père et fils).
Il s’agit donc de passer en revue les différents secteurs à savoir : politique, économique, social, culturel…et infrastructurel. Arrêtons-nous un peu sur le dernier-infrastructures- et limitons-nous à la ville province de Kinshasa, capitale de la RDC et ex Léopoldville : Quel progrès avons-nous enregistré, 65 ans plus tard ?
Un seul pont relie l’Est et le Centre de Kinshasa
Le pont construit et jeté sur la rivière N’djili est jusque-là l’unique véritable voie de communication, reliant la partie-Est (district de Tshangu) à celle centre de Kinshasa. Cette infrastructure routière existe depuis 1969, et constitue le passage principal pour les habitants des communes de N’djili, Masina, Kimbanseke, Nsele et Maluku pour joindre le centre-ville de la capitale ou d’autres districts (Mont-Amba, Funa et Lukunga).
Aujourd’hui, 65 ans après, les Kinois font face à un sérieux défi de mobilité à cause d’un manque criant des infrastructures. Cette situation pénible a été une fois de plus mise à l’évidence lors des inondations du 4 et 5 avril dernier, entravant le passage aux véhicules et passants sur le pont N’djili débordé par les eaux de la rivière portant le même nom. Plusieurs personnes aux prises à cette épreuve, avaient passé nuit à la belle étoile.
Comme conséquence, les voyageurs qui se trouvaient du côté des districts de Mont-Amba, Funa et Lukunga ont dus recourir au moyen de transport fluvial pour atteindre l’aéroport international de N’djili, contre 150 et 200 dollars américains par passager. Et la cause n’est rien d’autre que la carence des voies de communication supplémentaires pour connecter le district de Tshangu aux trois autres.
La voie ferrée quasi-abandonnée
Aujourd’hui, la capitale congolaise compte plus de 15 millions d’habitants, mais la voie ferrée est presque inexistante. Le seul chemin de fer qui quitte Kasangulu (Kongo-Central) pour la Gare centrale (Gombe, Kinshasa) est encore en marche pour assurer la mobilité de la population. Mais, celui qui va de l’aéroport à la gare centrale n’est malheureusement plus praticable.
Ce qui fait que la population qui habite la partie-Est de Kinshasa se voit obligée d’emprunter le boulevard Lumumba pour vaquer à ses diverses activités quotidiennes vers la partie-centre de la capitale.
Dernièrement, l’Onatra avait tenté de relancer cette ligne, mais le constat amer était que les fers de rail sont volés à certains endroits et des maisons sont construites dans les périmètres, rendant l’évolution des travaux de réhabilitation difficile.
Le chemin de fer qui connectait Kinshasa à Matadi (chef-lieu du Kongo-central), vers les années 1890 et 1898, est à ce jour impraticable.
Les routes en mauvais état
Plusieurs routes dans la capitale se trouvent dans un état de délabrement très avancé. Des nids de poule qui mettent en mal la circulation routière, rendant le déplacement de la population très difficile. Cette situation est à l’origine des embouteillages monstrueux qu’enregistre la ville-province de Kinshasa.
On ne peut pas ignorer les efforts consentis par les autorités pour résoudre ce problème, mais le défi reste encore majeur. A Kinshasa comme à l’intérieur du pays, le besoin en infrastructures routières est palpable pour désenclaver les 145 territoires et faciliter la circulation des personnes et des biens.
E.N