Violence et harcèlement au travail: Plaidoyer pour la ratification de la Convention 190 de l’OIT en RDC

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La Convention 190 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) concernant l’élimination de la violence et du harcèlement dans le monde du travail est entrée en vigueur le 25 juin 2021.

A ce jour, 44 pays ont ratifié la C190, dont huit nations africaines, notamment la République centrafricaine, le Lesotho, l’île Maurice, la Namibie, le Nigéria et l’Afrique du Sud.

En République Démocratique du Congo, des voix s’élèvent pour la ratification de cet instrument international.

Selon la vice-présidente de la Confédération Syndicale du Congo (CSC) en charge du Genre, de l’économie informelle et du développement durable, Brigitte Sharadi Munkokole, la RDC doit ratifier cette convention afin de combler les lacunes existantes dans la législation congolaise.

Il s’agit de la première norme internationale visant à mettre fin à la violence et au harcèlement dans le monde professionnel.

« La violence et le harcèlement dans le monde du travail ne peuvent être tolérés. La C190 considère que tout le monde a le droit d’évoluer dans un environnement de travail sans violence ni harcèlement », a-t-elle déclaré.

Concernant les avantages liés à cette norme internationale, Mme Sharadi a indiqué que son champ d’application est vaste, englobant bien plus que le seul milieu du travail.

Elle protège tous les travailleurs et travailleuses, quel que soit leur statut contractuel (stagiaires, apprentis, personnes en formation, bénévoles, personnes à la recherche d’un emploi, etc.).

La vice-présidente de la CSC a noté que la C190 s’applique dans tous les secteurs, publics et privés, en zone urbaine ou rurale, ainsi que dans l’économie formelle et informelle.

Elle a souligné que la convention met un accent particulier sur la violence basée sur le genre (VBG), car les femmes sont touchées de manière disproportionnée. « Avec la C190 de l’OIT, personne n’est laissée pour compte », dit-elle.

S’agissant de l’apport de la C190 pour les entreprises une fois ratifiée en RDC, Mme Sharadi a affirmé qu’elle influencera les conventions collectives, les règlements d’entreprises et les protocoles d’accord dans l’intérêt de tous, afin de créer un environnement de travail sans violence ni harcèlement. De plus, tous les acteurs du monde du travail, à savoir le gouvernement, les employeurs et les travailleurs auront un rôle à jouer pour favoriser une culture de travail basée sur le respect mutuel et la dignité.

Proposition de loi au Sénat
Il convient de signaler que depuis le 7 avril 2025, la proposition de loi portant la ratification de la C190 de l’OIT a été déposée au Bureau du Président du Sénat par le sénateur Cédric Ngindu.

« Nous sommes très contents des avancées constatées jusqu’ici. La RDC pourra enfin se doter d’un instrument juridique universel pour protéger efficacement les travailleuses et travailleurs et faire en sorte que le milieu professionnel soit à jamais exempt de toutes formes de violence », a martelé Mme Sharadi.

Elle espère que cette proposition de loi retiendra l’attention des sénateurs, étant donné que la procédure de ratification est déjà amorcée au parlement.

Signalons que la Convention 190 a été adoptée le 21 juin 2019 à Genève lors de la 108ème session de la Conférence générale de l’OIT.

Lors de cette occasion, il a été reconnu que la violence et le harcèlement au travail nuisent à la santé psychologique, physique et sexuelle, à la dignité et à l’environnement familial et social des personnes.

« La violence et le harcèlement sont incompatibles avec la promotion d’entreprises durables et ont un impact négatif sur l’organisation du travail, les relations sur le lieu de travail, la motivation des travailleurs, la réputation de l’entreprise et la productivité », a notifié l’OIT.

TS

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