Nord-Kivu : instauration du couvre-feu à 19h00

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Les femmes mariées de Butembo plus que satisfaites de la mesure

L’instauration du couvre-feu à 19h00 heure locale, est vivement saluée par la plupart des femmes mariées de Beni et Butembo, au Nord-Kivu.

A en croire quelques-unes de ces femmes interrogées par les médias, depuis que le gouverneur militaire de cette province avait pris cette mesure intervenue le 29 décembre dernier, faisant état  de l’instaurationde couvre-feu à 19 heures au lieu de 20 heures, leurs époux reviennent tôt à  domicile.

Ce qui, se sont-t-elles réjouies, oblige leurs maris à revenir sur leurs anciennes habitudes de  rentrer toujours  à temps à la maison.

«Personnellement, mon mari arrivait toujours ivre à 21 heures, mais actuellement, il arrive aux environs de 18 heures ou 18 heures 30 minutes au plus tard. Ce dernier temps, s’il veut prendre une bière, il la prend sur notre avenue ou à la maison », a révélé une femme ménagère avant de remercier le gouverneur militaire pour cette décision, qu’elle ne veut pas voir lever.

Pour rappel, la mesure du couvre-feu décrétée dans la ville de Beni et Butembo, mettant fin à la circulation des personnes à partir de 19 heures jusqu’à 4 heures, est intervenue après l’explosion d’une bombe  le 25 décembre dernier à Beni, dans un restaurant,provoquant la mort de plusieurs personnes  et des blessés.

Beni et Butembo

Le couvre-feu est avancé à 19 heures dans les villes de Butembo et Beni, a décidé le gouverneur du Nord-Kivu, Constant Ndima. Cette mesure est prise depuis l’explosion d’une bombe artisanale à Beni le soir de Noël.

La majorité des habitants saluent la décision du gouverneur, destinée à protéger la population. Mais certains pointent des difficultés qu’occasionne un couvre-feu instauré dès 19 heures. C’est le cas de ce tenancier de restaurant.

« L’idée est géniale, pour protéger la population. Mais on ne sait pas si c’est à partir de 19 heures qu’il y a insécurité et où on peut placer des explosifs dans nos services »  se demande-t-il.

L’heure du couvre-feu perturbe également le secteur des médias. Plusieurs radios et télévisions de Butembo ont bouleversé leurs programmes habituels. 

D’autres ont même supprimé des éditions. Le directeur de la radio Salama, Jeremy Kyaswekera affirme que l’un de ses techniciens a été arrêté dans la nuit du 1er au 2 janvier pour violation de couvre-feu.

« Pour nous particulièrement, notre journal commence à 18h45’ et se termine à 19 heures. Automatiquement, celui qui présente le journal quitte la radio à 19 heures, à ses risques et périls. Dernièrement, l’un de nos techniciens a été arrêté par les patrouilleurs. Il a été libéré le lendemain matin moyennant une somme de 200 000 francs congolais (100 USD). Donc, c’est quelque chose que nous dénonçons, qui ne nous permet pas d’effectuer aisément notre travail », explique M. Kyaswekera.

D’autres travailleurs s’accommodent bien de ce couvre-feu qui n’induit aucune conséquence sur leur travail. 

C’est le cas de Vivi, une couturière : « en ce qui me concerne, je termine mon boulot à 17 heures, je rentre à la maison, je ne me rends même pas compte qu’il y a couvre-feu. »

V.T

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