Ravage d’une grippe à Kinshasa

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Miphy Buata: « Toutes les grippes ne doivent pas être attribuées au Coronavirus »

Il s’observe depuis le début de ce mois de décembre à Kinshasa, une grippe sévère qui n’épargne personne, elle est détectée par des symptômes tels que la toux, la fièvre, des vomissements, des maux de tête etc.
Des hôpitaux et centres de santé sont inondés des malades, frappés par cette grippe.

La plus grande question que se pose plus d’un observateur est celle de savoir, mieux de comprendre, l’apparition de cette grippe juste après l’annonce de la 4 ème vague de la maladie à corona virus. Est-ce la 4ème vague de coronavirus sous une autre forme? Tous ces questionnements ont trouvé réponse dans cette interview exclusive réalisée avec Madame Miphy Buata Eleke, chargée de communication au Secrétariat technique de la Cellule de la riposte contre la Covid-19.

Geopolis hebdo : Une grippe fait ravage ce dernier temps à Kinshasa, est-ce que c’est cette 4ème vague de la maladie à coronavuris ?

Miphy Buata: Toutes les grippes ne doivent pas être attribuées au Coronavirus. Puisqu’on est dans une épidémie, il est toujours nécessaire de se faire tester pour être sûr de son état sérologique lorsqu’on présente des signes de la Covid-19 ou lorsqu’on a une grippe. Le test Covid-19, dans le cadre de la riposte, est gratuit sur toute l’étendue de la RDC.
Dans ce cas, si le résultat est positif, la personne pourra suivre les instructions des personnels soignants et éviter le pire.
Si par contre, le résultat s’avère négatif, je recommanderai à la personne de se faire vacciner, tout en sachant qu’elle peut à tout moment être contaminée si elle ne respecte pas les mesures barrières.

Par ailleurs, la personne déclarée positive pourra prendre son vaccin, seulement, au minimum 1 mois après sa guérison.
On parle d’une nouvelle vague de Coronavirus sur base de la montée du nombre des cas de personnes contaminées et cela après analyse au laboratoire et non parce qu’une autre grippe survient dans une région.

GH: Depuis l’annonce de la 4ème vague, que pourrions-nous retenir en termes de chiffres?

M.B: Ce qu’il faut savoir ici est que depuis le début du mois de novembre 2021, on observe une montée du nombre des cas en proportion de 100 par semaine. Les hôpitaux ne sont pas non plus épargnés par cette situation. Ce chiffre devient de plus en plus élevé en ce mois de décembre, dont le plus élevé a été enregistré le 09 décembre 2021 avec plus de 700 cas confirmés en une seule journée.

GH: Outre les mesures annoncées par le gouvernement, quel autre mécanisme est mis en place par l’équipe de la riposte pour lutter contre cette énième vague ?

M.B: Il existe déjà une stratégie efficace, que moi je considère comme barrière, pouvant répondre à ces défis. Le pays dispose de différents vaccins laissant le choix, non seulement à chacun de se protéger et de protéger les siens contre le Coronavirus, mais aussi de limiter la circulation ou la propagation du virus à travers le territoire national et pourquoi pas pour ceux qui voyagent à l’international. La vaccination reste la meilleure stratégie mise en place par le pays afin d’éviter que les hôpitaux deviennent à nouveau débordés.

GH: Malgré la multiplicité des vaccins, la population hésite à se faire vacciner. Quelles en sont les raisons?

M.B: Tout est question de départ. Les personnes n’étaient pas sensibilisées dès le départ sur la vaccination contre le Coronavirus, alors que les réseaux sociaux étaient déjà envahis par les fausses informations de tous genres autour de ces vaccins. Voilà pourquoi la population continue à hésiter. Ce n’est pas seulement en République démocratique du Congo. C’est la même situation dans plusieurs pays.
Mais ce que tous doivent savoir est que même l’aspirine ou le paracétamol que nous prenons aujourd’hui avec tant de confiance, a été soumis à une phase expérimentale. Chacun doit prendre conscience pour se protéger et protéger les siens. Effectivement, on peut encore se contaminer si on ne respecte pas les mesures barrières après s’être fait vacciner, mais ces vaccins permettent d’éviter le développement des formes graves de la maladie.

GH: Une personne vaccinée est tout de même exposée aux risques de contamination que celle qui ne l’est pas. Comment expliquez-vous cela ?

M.B: Comme je venais de le dire tout à l’heure, grâce aux vaccins, une personne, déjà vaccinée et qui se contamine à nouveau, ne peut développer la forme grave du Coronavirus. Ça peut, peut-être, apparaître comme une simple grippe.
Si le vaccin permet d’éviter le pire et est efficace et bon, je ne trouve aucun inconvénient à ce qu’il devienne obligatoire. D’ailleurs, il l’est déjà pour les personnes vulnérables.

La Vaccination

Depuis le début de la vaccination en RDC, le 19 avril 2021, 177.313 personnes ont été vaccinées pour la première dose et 60.099 pour la deuxième .
Il y a donc:
• Faible couverture vaccinale en RDC, soit 0,1% contre 3,8% de couverture pour toute l’Afrique ;

• 82.151 personnes avec le vaccin AstraZeneca dans 14 provinces jusqu’au 08 octobre 2021, 37.644 sont revenues pour la deuxième dose ;
• Depuis le 12 09 2021, un total de 52.214 personnes ont reçu leur première dose du vaccin Moderna( mRNA 1273) et 15.153 pour la deuxième dose ;
• 18.499 personnes pour la première dose de Pfizer ( COMIRNATY TOZINAMERAN) et 7.048 pour la deuxième dose au Nord-Kivu ;
• 16.789 personnes ont été vaccinées en dose unique avec le vaccin Johnson &Johnson (début le 28 octobre 2021) ;
• 1.259 personnes vaccinées avec Sinovac pour la première dose et 254 pour la deuxième dose ;
• Depuis le début de la vaccination avec Moderna, Pfizer, J&J et Sinovac :
266 sites sont fonctionnels en routine ;
• Du 12 septembre au 11 novembre 2021, la République démocratique du Congo a enregistré 5 manifestations post vaccinales indésirables (MAPI ) graves, dont 3 à Kinshasa, 1 dans le Haut-Katanga et 1 dans le Haut-Uélé, ainsi que 506 MAPI non graves, dont 224 au Nord-Kivu, 99 au Sud-Ubangi, 93 à Kinshasa, 50 dans le Haut-Katanga, 33 au Sud-Kivu et 7 au Lualaba.

Depuis la reprise de la vaccination avec les vaccins (Moderna, Pfizer, J&J et Sinovac) les provinces qui vaccinent sont :

1. Kinshasa ;
2. Nord-Kivu ;
3. Sud-Kivu ;
4. Haut-Katanga ;
5. Lualaba ;
6. Sud Ubangi ;
7. Haut-Uélé ;

VT/Géopolis

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