Recomposition de la scène politique : CENCO et ECC prennent la tête de l’opposition

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La pluie a été au rendez-vous de la marche de l’opposition du samedi 13 novembre dernier qui a vu les leaders de Lamuka, du FCC, de Nouvel Elan… battre le pavé avec la bénédiction des associations catholiques et protestantes déterminées  à arrêter l’élan pris par le pouvoir dans sa vision d’organiser les élections.

Comme des chiens échaudés, ces coalisés savent que sous les tropiques, la tradition veut que le parti qui organise les élections s’approprie les résultats pour des plébiscites avant le scrutin. Les élections ne se passent pas dans les urnes, mais dans les bureaux climatisés qu’il faut contrôler à tout prix pour ne pas être surpris par la proclamation des résultats ne reflétant pas la volonté exprimée par les populations acquises au changement.

Si aucun incident n’a été enregistré lors de cette marche, il convient de relever l’avancée démocratique réalisée par le pouvoir en place accusé régulièrement d’empêcher la tenue des manifestations de l’opposition. Maintenant, c’est fait et la réplique ne se fera pas attendre avec l’Union sacrée qui a fait une démonstration de force dernièrement lors du retour du chef de l’Etat au pays en envahissant la Zone dite neutre,  allant de l’aéroport international de N’Djili au pont Matete.

BAROUD D’HONNEUR

Après ce premier baroud d’honneur réussi, l’opposition adoubée entend faire mieux dans les jours qui viennent en mobilisant plus des Kinois autour de sa cause. Malheureusement, cette alliance contre l’Union sacrée n’est basée sur aucun contrat politique, rendant l’avenir de ce regroupement incertain, car voué aux jeux des intérêts des protagonistes.

En effet, sous les tropiques, les alliances ne durent que le temps d’un événement. Après la signature solennelle sous les feux des médias, chacun se complait à renier ce qu’il a signé hier. Donc, rien ne dit que la fronde observée samedi dernier sera déterminante pour faire fléchir le pouvoir en place qui dispose de plusieurs manettes pour diviser l’opposition.

SUSPENSE

Parmi ses armes traditionnelles, il y a les postes, notamment au sein du Gouvernement où l’on évoque un remaniement au mois de décembre prochain après la déclaration tant attendue de Moïse Katumbi, président du parti Ensemble pour la République. En tournée en Europe pour finaliser les consultations avec ses partenaires, le président d’Ensemble pour la République entretient un long suspense autour de son avenir politique, principalement son implication dans les activités de l’Union sacrée. Il désapprouve depuis quelques mois les méthodes appliquées au sein de la plateforme, notamment dans la désignation des membres au bureau de la centrale électorale.

Sa prise de position très attendue ressemble, à n’en point douter à un remake de son divorce d’avec la Majorité présidentielle des années 2015. La brèche qui sera ainsi ouverte permettra de recruter de nouveaux soldats tant dans le FCC que dans Lamuka. Des possibilités d’embauche pour opposants se trouvent également au niveau des entreprises publiques et dans la diplomatie. Là aussi, le pouvoir peut jouer gros comme à l’époque de feu le maréchal Mobutu et l’Udps, en offrant sur un plateau d’or des postes dans les Conseils d’administration des entreprises publiques.

PANIER A CRABES

Faute d’une idéologie commune, on peut parier que la coalition contre le pouvoir pourra sombrer à tout moment, surtout si les religieux se retirent du bateau, eux qui pèsent énormément dans la balance, car mettant en jeu plus de 40 millions de fidèles sur lesquels lorgnent fiévreusement les partis politiques. Une manne pour laquelle l’Union sacrée doit batailler gros pour rogner des parts importantes dans les rangs des fidèles catholiques et protestants, de peur de compromettre son succès aux élections de 2023 au cas où elle choisirait la vérité des urnes et non celle des bureaux climatisés de la Ceni.

J-P E

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