Processus électoral en Rdc: Quand Fayulu et Ecidé disent Non, Katumbi et son Ensemble disent oui, fin d’un quatuor de circonstance
Alors que nombreux analystes voyaient l’union de quatre leaders de l’opposition :Fayulu, Matata, Katumbi et Sessanga comme un bloc compact pour rivaliser au candidat du pouvoir, la vraie face de l’iceberg vient d’être révélée: le quatuor de l’opposition ne partage pas les mêmes convictions politiques.
Martin Fayulu, président du parti Ecidé a annoncé hier lundi 19 juin 2023, au cours d’une conférence de presse que son parti n’alignera aucun de ses membres à tous les niveaux des élections. Il a avancé la cause de la non crédibilité du fichier électoral qu’il souhaite d’ailleurs être refait et audité de nouveau par un cabinet externe indépendant. Pour ce faire, il a sollicité l’implication des présidents de la SADC et de la République du Congo.
Pour sa part, Ensemble pour la République de Moïse Katumbi prend le contre pied de Fayulu: il ira aux élections. Olivier Kamitatu, cadre dans ce parti politique, a donné leur position par rapport aux élections qui s’approchent. Dans un tweet, ce proche collaborateur de Katumbi a écrit: « aux tricheurs et aux fraudeurs, nous ne céderons rien! Nous ne sommes pas naïfs. Nous les affronterons tête haute! Ensemble MK et alliés présentera des listes à tous les niveaux. Jusqu’au bout nous lutterons ».
La contradiction dans la prise de décision entre Fayulu et Katumbi crée une véritable fissure dans l’opposition, donnant ainsi l’avantage à Félix Tshisekedi. Pour le moment, Matata Ponyo qui a rallié la ville de Bunia (Ituri) et Delly Sessanga ne sont pas encore exprimés sur leur participation ou non aux élections de décembre.
Entre temps, on apprend des sources concordantes, que l’équipe dirigeante de la Ceni n’est pas d’avis de satisfaire la requête de Martin Fayulu, appelant au refait du fichier électoral. Kadima ne compterait pas faire machine arrière.
Tout compte fait, l’on se demande si la position de Moïse Katumbi, de participer aux élections alors qu’il contestait le fichier électoral présenté par la Ceni, ne serait pas motivé par le fait que le projet de loi sur la « Congolité » a été laissé dans le tiroir par l’Assemblée nationale.
Joseno Nseka