Le Prix Nobel de la paix, Denis Mukwege, a confirmé sa candidature à l’élection présidentielle prévue en décembre 2023 en République Démocratique du Congo (RDC). Cette annonce a été faite lors d’une adresse depuis Kinshasa. Il est prévu qu’il dépose formellement son dossier dès ce mardi à la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Denis Mukwege se présentera en tant que candidat indépendant, mais sa candidature est soutenue par l’Alliance des Congolais pour la refondation de la Nation (ACRN), une nouvelle coalition politique établie cette année et dirigée par le pasteur Roger Puati.
Cette décision était largement anticipée, d’autant plus que le 18 septembre 2023, Denis Mukwege avait reçu une contribution généreuse de 160 millions de francs congolais de la part des citoyens en vue de soutenir une éventuelle candidature.
Lors d’une récente conférence de presse, le Dr. Mukwege avait abordé la question de sa candidature en soulignant qu’il n’avait jamais catégoriquement refusé cette possibilité. Il avait également interrogé si le simple fait d’avoir une caution financière était suffisant pour se lancer dans une telle entreprise.
En janvier de cette année, Denis Mukwege s’était déjà exprimé sur le processus électoral en cours en RDC et sur le rôle essentiel des jeunes dans cette phase cruciale de l’histoire du pays. Lors d’une conférence organisée par la jeunesse de la huitième Communauté des Églises de Pentecôte en Afrique Centrale (CEPAC) à Bukavu, il avait répondu aux appels en faveur de sa candidature en appelant à une « révolution démocratique » menée par la base.
Selon Mukwege, cette révolution démocratique implique que la population congolaise se mobilise pour voter massivement et s’assure que ses votes soient respectés. Il avait insisté sur la nécessité d’un changement radical, déplorant que la RDC soit encore embourbée dans un système de prédation au lieu d’une véritable gouvernance.
Le Dr. Mukwege, célèbre pour son engagement en faveur des droits des femmes et sa lutte contre les violences sexuelles en temps de conflit, voit sa possible candidature comme une réponse aux préoccupations des femmes et d’autres segments de la population.
Denis Mukwege a donc franchi une nouvelle étape en officialisant sa candidature à la présidentielle, bien que de nombreuses questions subsistent quant à sa campagne et aux défis qui l’attendent dans cette course électorale cruciale pour l’avenir de la RDC.
SOUTIEN POLITIQUE
Ados Ndombasi, député national, a révélé son candidat à l’élection présidentielle de décembre prochain. Cet élu du peuple porte son choix sur le Docteur Denis Mukwege, qui, selon lui, le prix Nobel de la paix apportera un nouveau Congo après les élections de 2023.
Rappelons que le député national Ados Ndombasi avait claqué la porte de l’ECIDé dont il était cadre, suite à la décision de Martin Fayulu, président dudit parti, qui ne voulait pas déposer sa candidature et celles des cadres de son parti aux prochaines élections. L’élu de Funa avait signifié à Martin Fayulu que sa décision n’a pas répondu aux attentes de la population et qu’il devrait revenir à la raison, mais l’homme de la vérité des urnes était catégorique sur sa position. Un rétropédalage ce samedi 30 septembre où Martin Fayulu a enfin annoncé sa candidature à l’élection présidentielle.
Un produit occidental ?
La tâche pourrait s’avérer plus laborieuse qu’il n’y paraît. Le Nobel de la paix 2018 est perçu par nombre de ses compatriotes comme une fabrication des Occidentaux. Les mêmes, dont on est de plus en plus convaincu en RD Congo, qu’ils sont à l’origine de l’insécurité endémique et des guerres récurrentes qui endeuillent ses populations civiles parce qu’ils soutiennent Le Rwanda voisin et agresseur
Le prix Nobel attribué au chirurgien congolais en 2018, le seul des distinctions qui portent d’Alfred Nobel qui soit attribué par un comité non-scientifique (et donc politique), apparaît à cet égard le résultat d’une stratégie politique qui vise à occulter la responsabilité occidentale dans les fistules abîmées de l’Est de la RD Congo.
Sur les réseaux sociaux, les détracteurs du Dr Denis Mukwege s’en donnent à cœur joie à ce sujet, présentant le médecin de Panzi comme un acteur politique « fabriqué pour assouvir les intérêts occidentaux … » et une « marionnette du néo-colonialisme ». Des accusations auxquelles le candidat président de la République de l’ACRN devra faire face durant sa campagne électorale.
J-P E