Outre les tracasseries et la corruption généralisée : Voici les quatre passions des policiers de roulage

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Dans la Police nationale congolaise de la capitale Kinshasa, un corps se distingue : celui des éléments préposés à la régulation de la circulation routière. Ce corps traîne une image des plus mal famées à cause des tracasseries de ses éléments et de la corruption qui les caractérise. Et le plus curieux, ses responsables le savent pertinemment,  mais laissent faire, parce qu’ils y trouvent leurs intérêts financiers.

Ces mauvais éléments de la Police, qui ternissent son image, se livrent au vu et au su de tout le monde, à commencer par leurs chefs, à des pratiques délictueuses, au seul objectif de s’en faire pleins les poches.

En dehors des tracasseries dans lesquelles ils excellent et de la corruption dont ils usent sans vergogne, nos policiers de roulage (comme on les désigne couramment à Kinshasa) nourrissent quatre passions.

La première, c’est le « treizage ». En quoi consiste-t-il ? Simple comme bonjour : provoquer délibérément un embouteillage monstrueux sur les artères  (boulevards du 30 juin et Lumumba) ou les grandes avenues très utilisées fréquentées ( Kasa-Vubu, By Pass, de l’Université, ex du 24 novembre, etc). Objectif : profiter de cette occasion pour extorquer aux chauffeurs des taxis et taxis-bus ( souvent démunis des documents conformes), certains montants à fixer à la tête du client. Première opération du jour. Elle équivaut à la première tasse de thé ou au premier sachet de « supu na tolo ». Et même à la première bouffée de « diamba » (chanvre).

A midi, heure de pointe, notre policier qui s’est suffisamment muni du répondant, déserte son poste. En conquérant, il investit un « malewa) proche de son lieu de travail. Là, il dépense plus qu’il ne donnera à sa pauvre femme pour la subsistance de sa nombreuse progéniture. Deuxième passion.

La troisième, c’est la bagarre après la reprise du boulot. Il (notre policier) n’hésite pas à se disputer le volant avec un taximan récalcitrant ou excédé. Combien d’accidents n’a-t-on pas déploré à Kinshasa du fait de cette pratique ? Et enfin, la dernière du jour : le comptage des gains perçus. Hé oui, il s’agit bien des gains, après un travail juteux.  Ceux-ci sont équitablement partagés entre les compagnons maffieux (car notre policier travaille en équipe), sans oublier la petite enveloppe à qui de droit. Le chef, celui qui répartit  les hommes sur le terrain. Faute de quoi, on est envoyé au garage, à faire le pied de grue dans un bureau. Et voilà le topo.

Ebondo Kabamba Elie

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